Septembre, c’est le mois de la rentrée. Après les vacances, on redémarre la machine, les écoliers reprennent le chemin de l’école et les députés participent à leurs caucus respectifs pour préparer la session parlementaire d’automne. Pour l’UPA, cette rentrée a eu lieu le 25 août dernier à Lévis. Nous avons fait ensemble le tour des enjeux sur lesquels nous travaillerons au cours des prochains mois.
L’été tire déjà à sa fin. Cette année, les récoltes vont varier un peu d’une région à l’autre, car certaines ont manqué d’eau. Mais globalement, les conditions climatiques ont été favorables et les résultats devraient être concluants dans la majorité des régions. Les prix sur les marchés sont chancelants. Certains diront que le mot est faible, car ils sont plutôt à la baisse dans le secteur des viandes. Les bonnes récoltes dans les secteurs maraîcher et fruitier ont favorisé les consommateurs jusqu’à maintenant. La faiblesse du dollar canadien nous aide. Mais en agriculture, tout peut changer rapidement. C’est donc à suivre.
L’automne sera très occupé au niveau politique.
Le projet de loi 102, qui propose des changements à la Loi sur la qualité de l’environnement, suivra son cours. Certains aspects de ce projet de loi sont intéressants, notamment ceux visant à réduire les contraintes administratives pour la modification d’un certificat d’autorisation. On y trouve aussi les nouvelles mesures quant à l’utilisation des pesticides dits « à risque ». Les dossiers qui touchent l’environnement sont toujours compliqués pour les entreprises agricoles. Le cas des terres autour du lac Saint-Pierre et des producteurs de la baie de Lavallière, victimes d’inondations récurrentes à cause du mauvais entretien d’un barrage et du cours d’eau en amont, est un exemple patent. Nous serons donc très présents tout au long du processus.
Les changements proposés au Programme de crédit de taxes foncières agricoles ne passent tout simplement pas.
Ces changements ne visent qu’à simplifier l’administration du programme aux dépens des producteurs. La facture augmentera en moyenne de 30 à 40 % pour 83 % d’entre eux. Nous proposons le report de cette réforme administrative et la mise en place d’une réelle table de travail avec les intervenants municipaux et les ministères concernés pour trouver des solutions viables et à long terme, tant pour le secteur agricole que pour les municipalités. L’enjeu fondamental dans ce dossier est la valeur taxable du foncier agricole. Tant que cette question ne sera pas abordée dans le cadre d’une véritable réforme, on passera à côté des véritables solutions.
La relève est restée sur son appétit. Le rapport Pronovost a nié que la valeur des actifs et l’accès aux capitaux en agriculture étaient des enjeux importants. Les transferts intergénérationnels et les démarrages sont de plus en plus difficiles, car les marges bénéficiaires ont diminué dans plusieurs secteurs. Nous devons faire de ce dossier une priorité de tous les instants. L’avenir de l’agriculture familiale en dépend.
Nous en saurons bientôt un peu plus sur la démarche de consultation en vue du Sommet sur l’alimentation, annoncé par le ministre en décembre dernier au Congrès général de l’Union. Dans tous les scénarios, des délais sont encore à prévoir avant l’adoption d’une politique bioalimentaire québécoise. Pendant ce temps, l’Ontario met les bouchées doubles, alors que le Québec fait du surplace.
C’est pourquoi l’Union et les principaux joueurs de l’industrie ont convenu de tenir un grand rendez-vous des décideurs du bioalimentaire, le 14 septembre prochain. Les investissements dans notre secteur ne suivent pas la tendance canadienne. C’est inquiétant. C’est notamment le cas des infrastructures dans les fermes porcines et bovines, qui doivent être adaptées pour répondre aux exigences de plus en plus importantes en matière de bien-être animal.
Il y a donc urgence d’agir et, surtout, de tabler sur une vision à moyen et long terme du développement agroalimentaire. Depuis deux ans, les décisions du MAPAQ et de la FADQ sont dictées par l’atteinte de l’équilibre budgétaire. Ce n’est certainement pas une façon de bâtir l’avenir pour l’agriculture et la transformation alimentaire, premiers employeurs québécois des secteurs primaire et manufacturier. Alors comme vous le voyez, il y a du pain sur la planche.