À l’issue d’une rencontre de travail le 3 juin dernier à la Maison de l’UPA, le premier ministre François Legault et le ministre André Lamontagne ont annoncé qu’une série de mesures étaient envisagées pour venir en aide aux productrices et producteurs en difficulté, en lien avec la situation économique difficile, la mobilisation en cours ainsi que nos demandes.
Le 13 juin, fort de l’aval du conseil des ministres et après des vérifications d’usage auprès du gouvernement canadien (Agri-relance), M. Lamontagne a confirmé l’adoption, à brève échéance, de six grandes mesures totalisant 233,6 M$.
En bref, il est question d’une nouvelle initiative ministérielle visant à limiter les conséquences de la sécheresse en Abitibi-Témiscamingue en 2023 (1,6 M$), d’une bonification de l’initiative d’urgence (garantie de prêt de fonds de roulement – 30 M$), de l’adaptation du Programme de protection contre la hausse des taux d’intérêt (Sécuri-Taux Relève – 37,1 M$), du déclenchement de l’initiative Agri-relance dans la foulée des événements climatiques extrêmes de 2023 (excès de pluie – 22 M$), d’une série d’allègements réglementaires et administratifs (36,9 M$) et d’un soutien additionnel à l’adaptation aux changements climatiques (106 M$).
Comme je l’ai mentionné précédemment, après des mois de mobilisation, de plaidoyers et de démonstrations chiffrées, ce dénouement marque une avancée au regard du contexte économique défavorable dans lequel évoluent nos entreprises, des défis climatiques avec lesquels elles doivent composer et de la surenchère administrative et réglementaire qui nuit à leur compétitivité.
Cela dit, il reste beaucoup de pain sur la planche, à un an seulement du renouvellement de la Politique bioalimentaire du Québec. À moyen et long terme, tout reste à faire, et nous continuerons de réclamer des budgets, des politiques et des mesures qui reflètent l’importance névralgique de l’agriculture et de l’agroalimentaire dans la collectivité.
Les attentes du milieu, de chaque secteur de production et des régions périphériques à cet égard sont grandes. Depuis quelques années, le gouvernement appuie massivement sur l’accélérateur dans divers domaines dits « prioritaires ». On le constate, notamment, dans le secteur de l’énergie, dans celui des transports et dans la filière batterie. Manifestement, quand on veut, on peut.
Les productrices, les producteurs et la relève considèrent, à juste titre, que leur mission est tout aussi méritoire et qu’un soutien beaucoup plus vigoureux est non seulement requis, mais essentiel aux ambitions économiques, stratégiques, territoriales et alimentaires des Québécoises et Québécois. La prochaine Politique bioalimentaire doit donc préparer le terrain à une mise à niveau majeure à tous ces égards.
Soulignons par ailleurs que nos entreprises sont de véritables écosystèmes et que leur contribution sociétale dépasse largement leur vocation alimentaire. À titre d’exemple, la production d’aliments sains et durables, au-delà de répondre à un besoin strictement nourricier, a une incidence bénéfique sur la santé de nos concitoyennes et concitoyens. La séquestration du carbone par nos sols agricoles a pour sa part un effet positif sur la protection de l’environnement dans son ensemble. En clair, d’autres ministères que celui de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation devraient reconnaître l’apport substantiel du secteur agricole à leurs missions respectives et lui apporter leur soutien.
Cet éditorial est le dernier avant la pause estivale. Paul Doyon, Stéphanie Levasseur et moi vous souhaitons un bel été. Nous sommes très fiers de représenter des gens exceptionnels comme vous, qui contribuez quotidiennement à un projet de société déterminant pour le Québec d’aujourd’hui et de demain.