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Milieux ruraux frappés durement

Published on 12 November 2014 - By l'UPA

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  • Textes d’opinion

Il y a quelques semaines, j'ai assisté à Québec aux assises annuelles de la Fédération québécoise des municipalités. Plusieurs élus municipaux étaient réunis pour entendre les discours du premier ministre, Philippe Couillard, et du ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau.

Le congrès de la FQM portait cette année sur la gouvernance de proximité et tant M. Couillard que M. Moreau applaudissaient cette volonté des élus municipaux de vouloir rendre plus de services à leurs citoyens.

Cette volonté suit de près celle exprimée par Montréal, à ttre de métropole, et Québec, à titre de capitale nationale, qui réclamaient toutes deux un statut particulier compte tenu de leur rôle particulier.

En tant que citoyen du Québec soucieux de voir nos villes, villages et campagnes se développer, je ne pouvais que voir d'un bon œil ce changement qui s'inscrit dans un processus de décentralisation des pouvoirs et de modernisation des lois.

À l'instar de plusieurs autres annonces, celles de cette semaine m'ont énormément surpris. L’abolition des conférences régionales des élus (CRÉ) et le transfert aux municipalités et aux municipalités régionales de comté (MRC) des budgets (40 M$ en moins) jusqu’ici destinés aux centres locaux de développement (CLD) sont des coupes directes à des outils de développement qui ont fait leurs preuves.

À titre d’exemple, c’est avec l’aide de la CRÉ que la Gaspésie a assuré le financement de la Table de concertation bioalimentaire et de l’association Gaspésie Gourmande qui fait la promotion des produits de la région. En dix ans, la Gaspésie a augmenté la valeur de sa production agricole de plus de 36 %. Le Bœuf Alléchamps, une coopérative regroupant 40 producteurs bovins de l'Abitibi-Témiscamingue, est un autre bel exemple de l’utilité de la CRÉ de cette région.

Les CLD sont quant à eux impliqués dans un grand nombre de projets favorisant le démarrage d’entreprises, la diversification de l’offre alimentaire, l’agrotourisme, l’aide à la relève et la mise en œuvre des plans de développement de la zone agricole.

Les CLD sont souvent les seuls à prendre des risques avec les jeunes entrepreneurs. En Mauricie, une entente spécifique entre les acteurs de la région a permis le financement de projets structurants comme Cultivez l’entrepreneur en vous, une démarche d’accompagnement entrepreneurial qui vise à maximiser le potentiel de développement des entreprises agricoles du territoire. Ou encore dans les Laurentides, où les CLD appuient plusieurs initiatives dans les secteurs de l’agriculture biologique, de la formation agricole et même des abattoirs de proximité. De tels exemples existent dans toutes les régions.

Nous apprenions aussi ces derniers jours que Solidarité rurale du Québec (SRQ) ne bénéficierait plus de financement à titre d’instance-conseil. Cet organisme a vu le jour à la suite des États généraux du monde rural tenus en 1991. Pour plusieurs municipalités, SRQ a servi d’élément de motivation pour se prendre en main, miser sur les ressources disponibles dans leur milieu et se regrouper pour agir et réussir.

Promoteur d'une économie au service des gens, SRQ n'a jamais eu la prétention d'être la seule voix des milieux ruraux, mais certainement celle d'être une voix nécessaire ainsi qu’un lieu utile de convergence pour les gens qui ont à cœur le développement des régions du Québec. La suppression des modestes budgets traditionnellement dévolus à cet organisme qui a pour mission de « promouvoir la revitalisation et le développement du monde rural, de ses villages et de son économie n'est pas motivée par des considérations économiques, et nous le savons tous.

Les gens des régions ont devant eux tout un défi. La décentralisation des pouvoirs n'accompagne pas cette réforme. Plus que jamais, nous devrons être solidaires.

Le monde municipal a accepté le défi que représente une compression de 300 M$ dans le cadre du nouveau pacte fiscal. Je comprends que les options qui s'offraient à la FQM et à l'Union des municipalités du Québec n'étaient pas nombreuses. Je vous assure que l'agriculture et les agriculteurs seront présents par le biais des syndicats locaux de l’Union pour travailler dans toutes les régions à la redéfinition de nos outils de développement. Car comme le dit la devise de SRQ, « tant vaut le village, tant vaut le pays ».


Éditorial La Terre de chez nous

Semaine du 12 au 18 novembre 2014

Marcel Groleau, président général

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