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Priorité à l’achat local!

Published on 20 February 2025 - By Martin Caron, président général

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  • Textes d’opinion

Les tensions commerciales avec les États-Unis ont remis l’achat local à l’ordre du jour. Les premiers ministres du Canada et du Québec, Justin Trudeau et François Legault, ont d’ailleurs multiplié les messages en ce sens dès l’annonce des tarifs américains. Les appels à acheter québécois, canadien et même à boycotter les produits américains se multiplient depuis.

Cet élan ne concerne pas uniquement l’alimentation. Tout récemment, des échanges assez musclés ont eu lieu à l’Assemblée nationale du Québec concernant la part des produits québécois (toutes catégories confondues) dans les achats publics. Selon les données 2023-2024 du Conseil du Trésor, 52 % des contrats auraient été conclus avec des fournisseurs québécois, 23 % auraient été accordés à des fournisseurs ontariens et 20 % à des entreprises américaines.

Du côté alimentaire, 45 % des contrats auraient été accordés à des fournisseurs québécois, selon la députée solidaire Alejandra Zaga Mendez. Si c’est véritablement le cas, on peut certainement faire mieux. D’autant plus que le Québec dispose, depuis 2020, d’une Stratégie nationale d’achat d’aliments québécois, qui vise à encourager les institutions publiques à s’approvisionner en aliments locaux (92 % des institutions se sont dotées de cibles en date de novembre dernier). La Stratégie n’impose toutefois aucun seuil d’achat.

En ce qui concerne la population, un peu plus de la moitié (53,3 %) des aliments consommés proviennent de fournisseurs québécois, selon le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (2021). On peut donc dire que la moitié de chaque assiette (ou un repas sur deux) est constituée d’aliments québécois.

Bien entendu, les fournisseurs québécois ne s’approvisionnent pas à 100 % de denrées agricoles de chez nous (exemple : jus d’orange embouteillé au Québec). C’est pourquoi nous précisons fréquemment qu’environ le tiers de chaque assiette (ou un repas sur trois) est constitué de denrées agricoles du Québec.

Cela dit, même si les consommateurs souhaitent privilégier davantage les aliments de chez nous en raison du contexte commercial actuel, la tâche peut s’avérer plus difficile qu’il n’y paraît (principalement parce qu’il n’est pas obligatoire d’indiquer le pays d’origine de tous les aliments).

C’est d’ailleurs pourquoi Aliments du Québec rappelait tout récemment que son logo constitue un repère fiable pour soutenir notre économie à travers l’alimentation. Depuis près de 30 ans, l’organisme guide les consommateurs vers des aliments produits ou transformés ici, avec la garantie d’une vérification stricte.

Aliments du Québec détient les marques de certification Aliments du Québec et Aliments préparés au Québec, ainsi que leurs déclinaisons biologiques. Les quelque 25 000 produits portant ces marques de certification passent par un processus de contrôle rigoureux, garantissant la provenance locale des aliments, qu’ils soient produits ou transformés au Québec.

Plusieurs chaînes d’épicerie mettent aussi la main à la pâte en offrant une meilleure visibilité aux aliments québécois et canadiens. Certaines d’entre elles tentent même d’augmenter leurs achats en produits de chez nous. Ces initiatives sont de nature à aider grandement les consommateurs.

Notre mouvement Mangeons local plus que jamais!, lancé en 2020, contribue lui aussi à satisfaire et alimenter cet engouement. Grâce à la géolocalisation, l’application du même nom (Web, App Store et Google Play) permet d’ailleurs de repérer quelque 1 500 points de vente, incluant des fermes de proximité, des producteurs-transformateurs, des petits transformateurs locaux, des marchés publics, des microbrasseries utilisant principalement des grains québécois ainsi que des restaurateurs engagés dans le programme Aliments du Québec au menu. Une solution simple et rapide pour faire des provisions ou des virées gourmandes.

L’ampleur du conflit commercial qui nous pend au bout du nez milite toutefois dans le sens d’une intervention gouvernementale spécifique au regard de l’achat local, plus particulièrement en matière d’alimentation. Ce volet était une priorité durant la crise sanitaire. Elle doit le redevenir dès maintenant et s’inscrire de façon permanente dans l’ADN des Québécoises et des Québécois.