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Quel avenir pour l’agriculture familiale?

Published on 23 December 2015 - By Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent

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  • Citoyen/Citoyenne
  • Producteur/Productrice
  • Textes d’opinion

Les marchés se segmentent et l’agriculture se transforme. Sur les marchés des produits de base, le prix fait loi. Les technologies de pointe et les économies d’échelle permettent d’être compétitif. Les prix de référence sont fixés sur les bourses, en partie par la spéculation, et sont sujets à une forte volatilité. Les viandes et les céréales se transigent sur des contrats à terme. Individuellement, les producteurs n’ont aucun rapport de force.

Parallèlement, il y a les marchés de niche prisés par des consommateurs, qui sont de plus en plus nombreux à rechercher des produits correspondant à leurs valeurs. La distinction devient un critère important. Là aussi, les techniques de production évoluent : produits bio, appellations contrôlées, transformation à la ferme, etc.

Des 8 000 producteurs agricoles québécois de moins de 40 ans, seulement 58 % travaillent à temps plein à la ferme et la situation est encore pire ailleurs au Canada. Beaucoup occupent un emploi à l’extérieur pour compléter le revenu familial, et même, parfois, pour maintenir la ferme à flot. En agriculture, le coût des actifs nécessaires pour générer des revenus rend de plus en plus difficile l’établissement, que ce soit dans les marchés de créneau ou de masse et que l’on soit apparenté ou non. Cette évolution des marchés met à mal la ferme familiale et de plus en plus d’agriculteurs pratiquent leur métier à temps partiel.

Le soutien aux agriculteurs offert par les gouvernements québécois et canadien se transforme de plus en plus en autogestion des risques. Cette forme de « privatisation » augmente la part de risques assumée par les producteurs. Les risques naturels sont impondérables : température, événements climatiques, maladie des troupeaux, ennemis des cultures. Les assurances récolte en couvrent une partie, mais à tout cela s’ajoute la volatilité accrue des prix des marchés dans une économie de plus en plus mondialisée. Entre 2011 et 2014, les prix des viandes sur les marchés ont doublé. Sans avertissement, le prix peut très bien redescendre à son niveau de 2011.

Après avoir réduit les aides accordées aux agriculteurs à travers le programme collectif d’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA), ce qui a entraîné la perte de milliers de fermes familiales dans le secteur des viandes, le gouvernement pousse maintenant les producteurs de céréales, de pommes de terre et de pommes à abandonner ce programme pour les diriger vers les programmes Agri-stabilité, Agri-Québec et Agri-investissement. Nous savons d’expérience que ces programmes ont leurs limites lorsque les prix du marché sont en deçà des coûts de production sur une période de trois ans et plus, ce qui n’est pas rare en agriculture.

En réduisant le filet de sécurité plutôt que de l’adapter aux réalités du marché et des risques que peuvent assumer les fermes familiales, on favorise la concentration des capitaux et des actifs et on pousse les producteurs vers la contractualisation.

On le sent bien, M. Paradis et le gouvernement s’apprêtent à réduire de façon importante l’appui au secteur agricole. Après des coupes au budget de la Financière agricole du Québec (FADQ) de 113 M$ en 2014 et de 151 M$ en 2015, tout converge vers cela. Plutôt que d’investir dans l’amélioration du filet de sécurité et les programmes de gestion des risques comme le recommandaient à l’unanimité les membres du groupe de travail sur la sécurité du revenu mis en place par le gouvernement, le ministre de l’Agriculture a choisi de créer une réserve de 300 M$ avec les excédents de la FADQ, alors que les programmes sont, à la base, inefficaces.

En 2015, la faiblesse du dollar canadien et les récoltes records de céréales ont permis à l’agriculture du Québec de performer. Cependant, si on veut maintenir des fermes familiales dans toutes nos régions, assurer leur transférabilité aux générations futures et développer l’agriculture, il faudra rapidement revoir cette stratégie à courte vue et travailler au maintien d’un filet de sécurité adapté aux fermes familiales. L’année 2016 sera déterminante pour l’avenir de la ferme familiale au Québec!

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