Skip to menu Skip to content

You are on the Site provincial but we have localized your experience to the following region: ###detected_region###

Trump et notre autonomie alimentaire

Published on 21 April 2017 - By Fédération de l’UPA de la Capitale-Nationale–Côte-Nord

Category :

  • Citoyen/Citoyenne
  • Producteur/Productrice
  • Textes d’opinion

Les plus récentes déclarations de Donald Trump, selon lesquelles le Canada et la gestion de l’offre seraient responsables des difficultés du secteur laitier américain, sont ridicules. Chacune de ses déclarations suscite son lot de réactions dans les médias et chez les chroniqueurs. Plusieurs choses ont été écrites ces derniers jours et il est nécessaire de rectifier le tir à certains égards.

La meilleure réplique aux propos de M. Trump est venue de l’ambassadeur canadien à Washington, David MacNaughton. Les pertes des producteurs de lait du Wisconsin sont attribuables à la surproduction aux États-Unis et non au système canadien de gestion de l’offre. D’ailleurs, la balance commerciale dans le secteur du lait penche en faveur des États-Unis dans une proportion de cinq contre un.

La volatilité des prix en agriculture, engendrée par une production supérieure à la demande, est un phénomène connu et coûteux. Coûteux en ressources, coûteux pour l’environnement et, surtout, coûteux pour les gouvernements, qui doivent intervenir financièrement pour soutenir leurs producteurs. La gestion de l’offre est un outil qui permet d’ajuster la production à la demande. Elle exige de la discipline du côté des producteurs, mais donne toutefois la possibilité à ces derniers et à leurs acheteurs d’évoluer dans un environnement prévisible. C’est un outil de stabilisation des prix à la ferme.

Il est vrai que le Québec a perdu des fermes laitières et avicoles ces 10 dernières années. Chaque négociation commerciale avec nos partenaires internationaux provoque de l’inquiétude, et certains agriculteurs préfèrent quitter la production. D’autres n’ont pas de relève ou peuvent simplement choisir de se tourner vers d’autres spécialisations. Certains éprouvent aussi des problèmes de rentabilité.

On ne peut juger du succès de la gestion de l’offre en se référant uniquement à l’évolution du nombre de fermes.

Dans tous les secteurs de production, avec ou sans gestion de l’offre, des entreprises cessent leurs activités et d’autres apparaissent. Nous sommes dans un environnement économique qui bouge. Les exigences sanitaires, de biosécurité ou de bien-être animal, ainsi que les investissements requis pour s’y conformer, découragent également certains producteurs.

Bien que le nombre de fermes ait diminué, la répartition de la production et le partage des coûts de mise en marché entre les agriculteurs favorisent le maintien d’exploitations plus petites et dans toutes les régions du Québec. Ce fait est indéniable quand on compare nos entreprises sous gestion de l’offre aux fermes américaines.

Un autre élément qui agace les opposants à la gestion de l’offre est l’obligation, pour tous les producteurs, d’y participer et de détenir un quota. La discipline de production est à la base de ce système. Certains croient qu’en éliminant les quotas, on pourrait produire plus et même exporter.

Les propos du président américain et la situation des États-Unis sont révélateurs. Malgré de très grosses exploitations, un soutien financier de l’État et l’exportation de leurs surplus, les producteurs de lait américains traversent l’une des pires périodes de leur histoire. La discipline de production est exigeante, mais un marché libre entraînerait également son lot de conséquences et de coûts, incluant une baisse importante du nombre de fermes et d’emplois reliés à la transformation de nos produits.

La négociation de l’Accord de libre-échange nord-américain sera déterminante pour notre agriculture et les prochaines générations d’agriculteurs. En fait, il en va de notre autonomie alimentaire, ce que bon nombre de chroniqueurs ne semblent pas comprendre.

The latest news item

  • [Translate to English:]

    Favoriser la résilience des entreprises agricoles

    Comme il fallait s’y attendre, le thème de l’inflation s’est rapidement imposé comme l’un des enjeux majeurs de la campagne électorale.

    Know more
  • Il faut avoir de l’ambition!

    Le Québec n’avait pas vu depuis longtemps une élection générale où quatre formations politiques feraient bataille pour quelques dizaines de sièges à l’Assemblée nationale, tout au plus. Des luttes à trois (et même plus) sont à prévoir dans plusieurs circonscriptions, ce qui réserve parfois des surprises.

    Know more
  • Une atteinte illégitime à la profession d’agriculteur

    Dévoilé en février 2020, le rapport de la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles (CAPERN) sur les pesticides contenait 32 recommandations sur une multitude de sujets, incluant l’incidence de ces produits sur la santé publique et l’environnement, leur traçabilité, les pratiques de remplacement innovantes, la compétitivité du secteur agroalimentaire, la prescription par des agronomes et l’indépendance de la recherche.

    Know more
View all news items