Audrey-Claude Lemaire : quand l’engagement rime avec passion
Les visages de la relève syndicale
Audrey-Claude Lemaire
Implication |
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Fédération de l’UPA d’Outaouais-Laurentides |
Membre du CA depuis 2017 |
Membre du conseil exécutif depuis 2019 |
Membre des comités de vie syndicale et des finances |
Trésorière depuis 2022 |
Syndicat de l’UPA des Basses-Laurentides |
Présidente du conseil d’administration depuis 2017 |
Présidente par intérim (2016 à 2017) |
Impliquée au syndicat depuis 2012 |
Fédération des agricultrices du Québec |
Représentante des agricultrices des Basses-Laurentides au comité de l’UPA du futur (2012) |
Groupes conseils en agriculture (GCA) Outaouais-Laurentides |
Administratrice depuis 2007 |
Secrétaire-trésorière depuis 2011 |
Membre du comité des relations de travail depuis 2015 |
Audrey-Claude Lemaire ne se destinait pas à l’agriculture, mais elle a trouvé son bonheur dans une ferme laitière de Saint- Jérôme, dans les Basses-Laurentides, où elle élève ses cinq enfants tout en trouvant le temps de s’engager au sein de l’UPA.
La dynamique Audrey-Claude aurait pu grandir dans une ferme, mais le destin en a décidé autrement. « Les parents de ma mère, qui est d’origine suisse, étaient producteurs laitiers, mais elle aimait moins l’agriculture, alors j’ai grandi en ville, à Drummondville. Le noyau familial était tissé serré; on allait souvent à la ferme, mais l’agriculture n’était pas un parcours tout tracé devant moi. Il faut dire que ce n’était pas non plus dans les métiers qu’on nous présentait à l’école secondaire dans le temps! » se rappelle-t-elle.
C’est alors qu’elle étudiait dans un tout autre domaine qu’Audrey-Claude a vécu une sorte d’épiphanie.
« À un moment donné, je tournais en rond au cégep et je ne sais pas quelle lumière m’a frappée, mais j’ai décidé de m’inscrire à l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA). Tout d’un coup, j’étais dans mon élément. La matière m’intéressait, les résultats suivaient… J’ai compris que j’étais passionnée. »
C’est aussi à l’ITA qu’elle a rencontré celui qui allait devenir son conjoint, Olivier, issu d’une famille de producteurs laitiers, lui aussi.
Avant de prendre officiellement la relève de la ferme avec le frère d’Olivier, le jeune couple a démarré une petite bergerie sur la terre familiale. « On a eu entre 80 et 100 têtes. C’était un peu notre plan B, mais en 2009-2010, Olivier est officiellement rentré sur la ferme et on s’est départi des brebis. On n’a pas eu envie de les garder; on avait déjà trois enfants. Mais aujourd’hui, je me dis ça aurait été le fun… »
Même sans la bergerie, Audrey-Claude Lemaire n’a pas le temps de se tourner les pouces.
« Je ne le regrette pas parce qu’à peu près à cette période-là, mon beau-père m’a dit : “Va t’impliquer, tu vas aimer ça.” Je suis rentrée d’abord aux Groupes conseils, puis à l’UPA par les Agricultrices… J’aurais pu me joindre au groupe de la relève, mais je suis vite devenue maman et quand j’ai commencé à avoir du temps pour m’impliquer, j’avais déjà 35 ans », dit-elle en rigolant.
De tout ce que lui apporte l’engagement, elle apprécie d’abord et avant tout le contact humain. « M’impliquer m’a fait rencontrer plein de monde. On a un super syndicat local! C’est multigénérationnel, multigenre, multiproduction. L’UPA du futur, ça a fonctionné fois mille pour nous. » Elle apprécie la dynamique égalitaire qui règne autour de la table, en présentiel ou en virtuel. « Personne n’est plus important que les autres. »
Audrey-Claude est devenue présidente de son syndicat local après cinq ans. Elle s’étonne encore parfois d’être à ce poste. « Moi, je mange mes bouchées une à la fois. Je trouve que je suis montée vite, mais je pense que les femmes, on est comme ça! On aime apprendre pour pouvoir sentir qu’on est là pour les bonnes raisons », analyse-t-elle.
Et ses raisons à elle sont en effet très bonnes. « J’adore l’agriculture, je suis passionnée et c’est ça qui dirige mes implications, mes motivations à défendre le territoire, les entreprises, les producteurs, à s’assurer qu’on ait un revenu décent, que nos territoires et nos acquis soient protégés. J’aime foncièrement le fait d’être agriculteur, de produire, s’occuper des animaux. On a un rôle vraiment important dans l’écosystème. »
Et ce, peu importe la nature de l’entreprise.
« Je suis pour la diversité en termes de grandeurs d’entreprises, de types, de lieux où on occupe le territoire. Il va falloir un jour qu’on soit tous conscients – les gouvernements, les milieux municipaux – que sans la terre, on ne peut pas exister. Il faut protéger notre territoire pour pouvoir continuer à nourrir le Québec. » Et prioriser les carottes d’ici plutôt que celles qui proviennent de Pologne.
Un peu trop souvent sous le feu des projecteurs à son goût, elle a accepté de voir son portrait publié dans L’U parce qu’elle croit sincèrement aux vertus et à l’importance de l’engagement.
« Si j’en convaincs un, ce sera au moins ça! » lance-t-elle avant d’offrir un petit conseil amical.
« Avant de vous impliquer, demandez-vous : “Qu’est-ce qui me motiverait? Quel dossier est important?” Puis, allez-y, faites-le! Vous allez sortir de chez vous, rencontrer d’autres gens. Ce contact est hyper formateur : on parle de nos plans, on se donne des idées. Le contact avec des gens de tous azimuts est fantastique. On est tous pareils, dans le fond. Et on milite pour ce à quoi on tient. »
Et s’impliquer, c’est « bon pour le moral », ajoute-t-elle.
« J’adore apprendre et quand je m’implique, j’apprends énormément. J’apporte quelque chose aussi, mais j’ai l’impression que j’en retire plus que j’en donne! »
Les visages de la relève syndicale
Pour nourrir et faire grandir notre organisation, il est essentiel que des gens s’y impliquent et participent aux décisions. S'ils le font au bénéfice de la collectivité, ils y trouvent aussi leur compte.
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