Bryan Denis : la piqûre de l’engagement!

Entrez le nom de Bryan Denis dans un moteur de recherche pour voir. Il est référencé partout. Pourtant, Bryan n’est ni un influenceur ni une vedette de la télé, mais bien… un producteur laitier biologique! Les Producteurs de lait du Québec vous le diront, le propriétaire de la Ferme Denijos, à Saint-Cyprien (Bas-Saint-Laurent) n’a pas la langue dans sa poche. « Je suis bien malgré moi un peu le visage du lait bio au Québec », dit-il.

Fier descendant de la 5^e génération de Denis sur la ferme acquise par son arrière-grand-père à la fin du 19^e siècle, ce sont ses parents qui ont converti la ferme laitière conventionnelle en ferme laitière biologique. La transition s’est échelonnée sur quelques années. La certification officielle a été obtenue en 2001. La ferme Denijos fait partie de la première vague de fermes laitières biologiques québécoises. 

« Je n’ai connu que le bio sur notre ferme, c’est notre mode de production depuis 21 ans. J’ai fait mon cours à l’ITA [Institut de technologie agroalimentaire] et mes stages sur des fermes conventionnelles, parce qu’il n’existait rien à l’époque pour le biologique. »

Le producteur laitier cultive près de 400 acres de terres, ce qui lui permet d’être quasi autosuffisant en matière de grains et de fourrages évidemment biologiques, hormis pour le soja et le maïs, une culture bio moins optimale dans la région. 

Des vaches aux petits soins

La production biologique l’incite à chouchouter ses vaches. Elles ont droit à des soins préventifs et curatifs de médecine naturelle plutôt qu’à des hormones de synthèse ou des antibiotiques. En stabulation libre, les reines de l’étable peuvent même recevoir un petit massage grâce à de grandes brosses rotatives. « Le bien-être animal est notre priorité. Les vaches sont notre gagne-pain. Plus elles sont chouchoutées, plus elles nous en donnent et ça, ça fait longtemps qu’on l’a compris! D’ailleurs, on performe très bien malgré les contraintes liées à la régie biologique. »

Un engagement héréditaire

Bien que le travail à la ferme l’accapare, il trouve le temps de s’impliquer au sein de diverses instances syndicales régionales. Il a hérité du sens de l’engagement familial. Sa mère, son père, ses grands-pères étaient tous impliqués dans diverses instances, des modèles qui l’ont inspiré.

« Le syndicalisme agricole, je l’ai dans le sang. J’ai toujours connu ça. Mes parents, même avec cinq enfants très rapprochés les uns des autres en plus de la ferme, se sont toujours impliqués sur divers comités. Je suis chanceux : ils m’ont encouragé et se sont rendus disponibles à la ferme quand je devais m’absenter pour des congrès, des réunions. Ma blonde et moi, on s’est connus dans un congrès de la relève. Elle m’a toujours appuyé dans mes implications », affirme celui qui est aussi le papa de deux petites filles de moins de quatre ans.

Pourquoi faire tant de place à l’implication, quand le quotidien sur la ferme est déjà bien chargé?

« Quand on siège sur des c.a., des comités, on est au courant de ce qui se passe, des choses qui vont avoir un impact dans le futur. J’aime me tenir informé et être au-devant des situations, car ça me permet de partager mes idées et d’agir. Ce privilège d’être en avance sur tout le monde, je le partage. Oui, ça me sert dans ma vie de producteur, mais je veux surtout aider l’ensemble de ma collectivité. »