Marc-Antoine Turcotte : la passion de l’engagement

Chez les Turcotte, un matin de 2013, le maire de Sainte-Famille de l’Île d’Orléans s’est pointé à la ferme familiale pour convaincre le père ou les oncles de Marc-Antoine de combler un siège vacant à la table du Conseil. Le jeune homme de 26 ans a assisté à la scène sans se sentir concerné. « Mon père ne m’avait jamais parlé de son implication à titre de conseiller. Il m’a alors dit : si l’agriculture, on n’est pas capable de la défendre, personne va le faire pour nous. Cela m’a fait réfléchir », se rappelle‑t‑il.

Le « timing », pourtant, était loin d’être idéal. « Je sortais de l’école, ma conjointe venait d’accoucher de notre premier enfant, je n’avais pas d’expérience en agriculture ni en politique d’ailleurs. Mais dans une place comme Sainte-Famille, zonée agricole à plus de 90 %, ça prenait quelqu’un pour représenter les agriculteurs », note celui qui s’est présenté, en novembre 2021, pour un 3^e mandat.

Si les enjeux très polarisants sont rares à Sainte-Famille, il n’en demeure pas moins que des choses se brassent. « Nos demandes de permis doivent passer par le ministère de la Culture, patrimoine protégé oblige. De plus, les gens viennent ici s’établir parce que c’est bucolique, mais il y a des inconvénients, des odeurs, du bruit, de la poussière… Il faut bien communiquer notre réalité », indique-t-il. L’accès à l’eau est aussi un sujet d’actualité, surtout dans le contexte de sécheresse actuel. »

À ses yeux, être assis à la table du Conseil permet de voir venir les choses plutôt que de les subir. « Je peux réagir si quelque chose semble néfaste pour notre secteur d’activités. Je préfère être de ceux qui essaient d’améliorer nos réalités », dit‑il.

Vice-président à la Fédération de la relève agricole du Québec depuis bientôt quatre ans, Marc-Antoine Turcotte avoue que s’impliquer n’est pas toujours facile, surtout pour la famille, « mais quand tu commences et que tu aimes ça, que tu te sens utile, c’est difficile d’arrêter. Tu veux mener tes dossiers… Éventuellement, je vais devoir en prendre moins, mais pour l’instant, je ne m’en passerais pas! »