Conseils d’aménagement
Des techniques d’implantation distinctes
Selon le type de bande riveraine que vous choisirez (herbacée, arbustive et arborescente), les techniques d’implantation devront être adaptées et devront tenir compte de nombreux facteurs.
La qualité du semis avant tout
Bien que l’implantation d’une bande riveraine herbacée soit en apparence simple, la qualité des semis est déterminante pour obtenir la composition optimale des espèces et pour réduire les risques d’émergence de mauvaises herbes, voire d’espèces exotiques envahissantes. Comme pour le semis d’une prairie, le lit de semence doit être fin.
La préparation et l’ensemencement
Vous pouvez préparer le sol de la bande riveraine en même temps que le reste du champ au printemps (herse, cultivateur, rotoculteur). Le semis se fera avant l’assèchement du sol (souvent à la fin de la période des semis agricoles) ou à l’automne. Il se fera manuellement, avec une poche de semis lancé à la volée ou à l’aide d’un petit semoir électrique installé devant un VTT. Vous pouvez également utiliser un coffre à petites semences si vous bouchez les ouvertures excédant la largeur de la bande. Dans tous les cas, il est fortement recommandé d’enfouir superficiellement les semences (par exemple, grâce au passage d’un VTT traînant des chaînes) et, surtout, de passer un rouleau sur le sol juste après le semis.
Autres considérations
Vu le coût minime du mélange, le taux de semis du mélange fossé/talus (raygrass, fétuque et trèfle) à appliquer peut facilement atteindre 100 kg/ha pour compenser des conditions parfois difficiles affectant le semis. Le mélange de type « pollinisateurs » de certains fournisseurs étant très dispendieux, il peut être préférable de le composer vous-mêmes. Le taux de semis suggéré est, pour sa part, de 10 à 20 kg/ha. Assurez-vous toutefois d’utiliser des plantes adaptées à votre région. Pour l’implantation du panic érigé, le semis doit être effectué entre le 15 mai et le 10 juin. La calibration du semoir à un taux de 10 kg/ha est recommandée étant donné le coût élevé des semences (25 à 40 $/kg). Une fois mis en terre, les plants demeurent productifs durant plus de dix ans. Le défi premier pour faire de l’implantation un succès réside dans le contrôle des mauvaises herbes. Comme le semis se fait tard au printemps, de faux semis (passages répétés de herse à tous les sept à dix jours) contrôleront les premières générations de mauvaises herbes.
La préparation et le paillis
La plantation d’arbustes en bandes riveraines se fait généralement sur une bande de paillis de plastique de 1,5 mètre de largeur. Ce paillis de plastique est essentiel pour permettre l’implantation des arbustes, en favorisant notamment la réduction de la compétition et la conservation de l’humidité du sol. Pour cela, vous devez ameublir le sol sur une profondeur de 15 à 20 centimètres pour assurer une bonne installation du paillis. Autrement dit, le paillis doit être bien tendu et ses deux côtés doivent être correctement enfouis dans le sol.
La plantation
L’espacement entre chaque arbuste sur le paillis doit être de 1 à 2 mètres. La plantation se fait au centre du paillis, en ne perforant que le diamètre nécessaire pour permettre à une pelle ou un plantoir d’ouvrir le sol. L’irrigation est souhaitable, mais pas indispensable lors de la plantation (5 à 10 litres/arbre). La plantation se fait indifféremment au printemps ou à l’automne. Au moment de choisir l’emplacement, il est préférable de planter dans le talus pour assurer une meilleure stabilité à la rive.
Le contrôle des mauvaises herbes
Pour favoriser le contrôle des mauvaises herbes, il est recommandé d’ajouter 3 à 5 litres d’écorce de résineux (paillis de cèdre), ou une collerette de plastique, au pourtour de chaque arbuste planté afin de boucher l’ouverture faite dans le plastique durant la plantation. L’installation du plastique doit s’effectuer lorsque le sol est essoré.
Le cas du saule
Le saule cultivé à des fins de production de biomasse doit être planté de façon dense pour favoriser l’étiolement des plants et ainsi maximiser la production ligneuse. Afin de permettre une récolte mécanisée, plantez-le en rangées espacées d’environ 1 à 2 mètres (ou selon l’espacement des roues de la machinerie de récolte). Les plants doivent être espacés de 20 à 30 centimètres sur le rang. Les boutures utilisées doivent avoir été récoltées en période de dormance (tôt au printemps ou tard à l’automne). Les boutures de 20 à 30 centimètres de longueur et plus, avec au moins 1 centimètre de diamètre, sont plantées aux deux tiers dans le sol pour favoriser l’enracinement. L’implantation se fait à l’automne ou au printemps.
La préparation
La plantation d’arbres en bandes riveraines se fait généralement sur une bande de paillis de plastique de 1,5 mètre de largeur pour les mêmes raisons et selon la même méthode que celles évoquées pour les arbustes. L’implantation doit se faire d’un seul côté du cours d’eau afin de laisser libre accès à d’éventuels travaux de nettoyage.
La plantation
Pour assurer un contrôle des mauvaises herbes, il est recommandé d’installer une collerette de plastique, au pourtour de chaque arbre planté.
L’espacement entre chaque arbre sur le paillis doit être de 2 à 4 mètres selon l’espèce. La plantation s’effectue au centre du paillis, en ne le perforant que sur le diamètre nécessaire pour permettre à une pelle ou un plantoir d’ouvrir le sol.
Il est fortement recommandé de planter sur le replat de la rive pour assurer un meilleur enracinement et une plus grande stabilité à la berge. Pour assurer un contrôle des mauvaises herbes, il est recommandé d’ajouter 3 à 5 litres d’écorce de résineux (paillis de cèdre), ou une collerette de plastique, au pourtour de chaque arbre planté pour boucher l’ouverture faite dans le plastique durant la plantation. L’installation du paillis de plastique doit être faite lorsque le sol est suffisamment sec. Prévoyez la localisation du système de drainage et éloignez suffisamment les végétaux de celui-ci. La plantation se fait indifféremment au printemps ou à l’automne.
La protection des arbres
Les gaines de couleur foncée (Climatic) favorisent la croissance des arbres en offrant un microclimat.
Pour les espèces feuillues, il pourrait être souhaitable de placer une collerette de protection contre les rongeurs à la base du tronc. L’usage d’une protection en hauteur (gaine, grillage, manchon de plastique, etc.) est nécessaire en présence de cervidés. Les gaines de couleur foncée (Climatic) favorisent la croissance des arbres en offrant un microclimat. Ces gaines exigent deux tuteurs durables (ex. : tige de métal) pour rester bien ouvertes. Bien que dispendieuses, elles peuvent être récupérées pour d’autres plantations. D’autres modèles non rigides (Freegro, Modèles K) ne requièrent qu’un tuteur, mais seraient moins stables.
Pour en savoir plus :
Protection des plantations de feuillus contre les rongeurs (1 MB)
Herbes, arbres et arbustes
Lorsque le type d’aménagement inclut à la fois des arbres et des arbustes, la plantation s’effectue, dans un cas comme dans l’autre, sur une bande de paillis de plastique, comme pour les deux modèles à rangée simple. L’espacement entre les deux paillis doit être de 2 à 2,5 mètres, centre à centre. Ceci laissera un espace de sol de 1 à 1,5 mètre entre les deux bandes de paillis. Cet espace peut être ajusté en fonction de la largeur d’un équipement de fauchage si cette opération est prévue. L’espacement sur chaque rangée de paillis sera de 1 à 2 mètres pour les arbustes et de 2 à 4 mètres pour les arbres. Là encore, un ajustement des espacements respectifs sur la rangée d’arbustes et/ou sur celle d’arbres peut être fait si l’on recherche une interaction de type brise-vent entre les deux.
Il est fortement recommandé de semer l’espace entre les deux rangées de paillis avec un mélange de plantes d’herbacées. Malgré la largeur restreinte, il est conseillé de porter un soin particulier à la levée de ce semis, notamment en passant un VTT traînant des chaînes ou un rouleau sur la semence. Les modalités de plantation, d’installation de plastique et de protection des arbres et des arbustes sont les mêmes que pour les modèles à rangée simple.
Pour en savoir plus :
Quels végétaux choisir
Lorsque vous aménagez votre bande riveraine, le choix des végétaux est déterminant. Il faut sélectionner les plantes qui conviennent au site, en respectant notamment la rusticité, la localisation dans les talus (bas, milieu et replat du talus), le type de sol, l’ensoleillement, etc.
Pour vous aider à faire la bonne sélection, voici deux outils à consulter :
- La liste des principaux végétaux suggérés en bandes riveraines avec leurs différentes caractéristiques, tirée du Guide des bandes riveraines en milieu agricole, À chacun sa bande (10 MB) , du Club-conseil Gestrie-Sol.
- Le moteur de recherche du Répertoire des végétaux recommandés pour la végétalisation des bandes riveraines du Québec This link will open in a new window, élaboré par la Fédération interdisciplinaire de l’horticulture ornementale du Québec (FIHOQ).
Avant de passer à l’action, il est important de bien planifier le projet, d’obtenir un devis et de sélectionner la végétation pour pouvoir la commander dans les délais. Pour vous guider dans le choix d’essences adaptées au site, n’hésitez pas à consulter des experts This link will open in a new window. Attention! Certaines municipalités régionales de comté (MRC) ont des exigences particulières quant aux espèces indigènes que vous pouvez implanter.
Le saviez-vous?
Le cornouiller, une espèce indigène, bien adaptée à son milieu naturel.
L’utilisation d’espèces indigènes permet d’obtenir un plus grand succès de plantation et un entretien minimal. Ces espèces présentes dans le milieu naturel sont adaptées à l’écosystème.
Le truc du producteur
L’érable à Giguère, une espèce envahissante et peu recommandée.
Prenez des mesures pour prévenir la prolifération de plantes envahissantes. Par exemple, au lieu de planter des érables à Giguère, choisissez un mélange de feuillus nobles comme des chênes et des arbres à croissance rapide comme le chêne rouge, le mélèze laricin, le peuplier deltoïde. Attention! Il est important de ne pas planter des frênes en raison de l’agrile du frêne, un insecte exotique ravageur.