L’Union des producteurs agricoles (UPA) est déçue de l’absence de soutien spécifique au secteur agricole dans la mise à jour économique du gouvernement du Québec, malgré le contexte difficile et en dépit de la fréquence et de l’intensité des anomalies météorologiques en cours de saison.
« L’inflation, les taux d’intérêt et la saison agricole désastreuse plombent la rentabilité des fermes de la province, plus particulièrement celles de la relève et du secteur horticole. La mise à jour économique était l’occasion toute désignée de redonner un peu d’espoir aux centaines d’entreprises qui se questionnent actuellement sur leur avenir. Ces dernières considèreront assurément qu’il s’agit d’un rendez-vous manqué », a déclaré aujourd’hui le président général de l’UPA, Martin Caron.
Le secteur agricole a démontré à plusieurs reprises, ces derniers mois, qu’il est plus affecté que d’autres par le contexte économique défavorable This link will open in a new window. Il a aussi confirmé, tout récemment et chiffres à l’appui, que l’excès d’eau dans les champs québécois avait entraîné des pertes importantes pour des centaines d’entreprises horticoles This link will open in a new window au Québec (production maraîchère, fraises et framboises, pommes de terre, légumes de transformation, grains, fourrages, etc.).
Les garanties de prêts annoncées en mai dernier, tout comme les ajustements aux programmes existants ces derniers mois, sont des mesures positives et nécessaires. C’est d’ailleurs à la demande des agricultrices et des agriculteurs que ces initiatives ont vu le jour. Elles sont toutefois insuffisantes pour traverser la crise. En plus du secteur horticole, pensons notamment à la situation particulière des entreprises du secteur porcin ainsi qu’aux fermes de proximité, de la relève, en démarrage ou des régions périphériques. Il faudra donc aller plus loin.
La mise à jour économique prévoit diverses mesures totalisant 961 M$ pour « soutenir la transition climatique et les communautés ». L’agriculture, une priorité nationale au même titre que les autres missions de l'État, aurait grandement bénéficié d’une partie de ce montant.
Rappelons que la contribution directe des entreprises agricoles québécoises au Fonds d’électrification et de changements climatiques depuis 2015 (débours liés à la tarification carbone, en l’occurrence pour le propane et les autres carburants) a atteint 338 M$ en fin d’année 2022. Elle pourrait atteindre 80 M$ de plus en fin d’année 2023. Cette contribution, alors que la très grande majorité des agriculteurs des autres provinces sont remboursés en tout ou en partie, nuit à la compétitivité de nos entreprises et devrait servir au financement d’initiatives dans le milieu.
L’imposition d’écofrais de toutes sortes depuis le 1er octobre dernier (plastiques agricoles, pellicules pour l’ensilage, bâches, sacs d’aliments, etc.) est aussi une ponction importante dans le secteur agricole, à qui l’on demande encore une fois de débourser des montants significatifs.
L’UPA et plusieurs organisations du secteur horticole rencontreront prochainement le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne. Le milieu a bon espoir que des solutions seront identifiées afin de bonifier, à très court terme, le soutien accordé aux productrices et producteurs.
« La réponse du gouvernement québécois aux difficultés du secteur agricole est très en deçà des attentes et des besoins. Des mesures encore plus vigoureuses sont requises pour assurer la pérennité des entreprises, l’adaptation aux changements climatiques, la vitalité de nos régions ainsi que l’avenir alimentaire des Québécoises et Québécois », a conclu M. Caron.
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Renseignements :
Maxim Labrecque
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