Le 98e congrès général annuel de l’Union, dont le thème était « producteurs de savoir-faire et de passion », a donné lieu à des échanges des plus intéressants sur le présent et l’avenir des secteurs agricole et forestier.
Dans mon allocution, j’ai indiqué que les productrices et producteurs agricoles du Québec, en tant que professionnels, responsables et essentiels dans la société, sont à la base d’un contrat social avec les gouvernements et les consommateurs. Les bons ingrédients sont toutefois nécessaires pour que cette recette fonctionne.
Le premier ingrédient concerne la protection du territoire et des activités agricoles et forestières. Même si la zone agricole est une ressource limitée et non renouvelable, un trop grand nombre d’intervenants la considère encore comme une zone en attente de développement. Les décisions et les gestes posés doivent être plus responsables à l’endroit de notre garde-manger, incluant les érables en terres publiques.
Le deuxième ingrédient concerne la résilience et la rentabilité. Nos entreprises ont dû composer avec une hausse de leurs coûts de production qui va bien au-delà de l’inflation, six hausses consécutives des taux d’intérêt ainsi qu’une dette agricole qui progresse beaucoup plus rapidement que les revenus. Ces facteurs frappent de plein fouet nos entreprises. Les profits en 2017 étaient, en moyenne, de 11,5 ¢ par dollar de vente. Ils sont de 9 ¢ en 2022. Les gouvernements doivent être plus sensibles à cette réalité.
Le troisième ingrédient concerne les pratiques durables. Les productrices et producteurs agricoles et forestiers font beaucoup d’efforts depuis plusieurs décennies. Ils font aussi partie de la solution aux changements climatiques. Ils ont toutefois besoin d’un soutien et d’un accompagnement à la hauteur des défis.
J’ai terminé mon allocution en rappelant qu’on nous parle beaucoup d’autonomie alimentaire, mais que l’autonomie des productrices et des producteurs est une condition essentielle et non négociable. J’ai aussi fait référence à la relève agricole et syndicale ainsi qu’à l’efficacité à tous les égards. Pour préparer l’avenir, il faut en effet pousser collectivement dans le même sens.
Je profite de l’occasion pour remercier l’ensemble des conférenciers et panellistes ayant participé au congrès général, en l’occurrence les ministres Marie-Claude Bibeau et André Lamontagne. Les quelque 550 participants, délégués, observateurs et décideurs réunis pour l’occasion étaient particulièrement attentifs à leurs propos. M. Lamontagne a indiqué qu’il avait des attentes à l’endroit des productrices et des producteurs. Or, l’inverse est tout aussi vrai, comme en témoignent les résolutions extraordinaires adoptées par les délégués. Les gouvernements doivent en effet intervenir avec beaucoup plus de vigueur au regard du soutien aux productrices et producteurs, de la protection du territoire agricole et de l’urgence climatique. La résolution proposée par les Éleveurs de porcs du Québec par rapport à la pérennité du Programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles, au moment où ce secteur de production traverse une période particulièrement difficile, a été solidairement bien accueillie par l’ensemble des délégués.
Je souhaite aussi féliciter les 33 productrices et producteurs avec qui nous avons célébré leurs 25 ans d’implication à l’Union. L’organisation est très fière de ces personnes qui, en plus de nourrir le Québec, sont devenues des piliers essentiels par leur engagement au fil des ans. Ce sont des productrices et des producteurs d’exception, dignes de représenter fièrement notre profession.
Toutes mes félicitations également aux lauréats des quatre grands prix d’excellence remis dans le cadre de la grande fête agricole et forestière, soit l’Association des producteurs fruitiers de la Gaspésie, l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec, le Syndicat des producteurs de bovins d’Abitibi-Témiscamingue et le Syndicat de l’UPA des Etchemins, ainsi qu’au lauréat du prix Coup de cœur, le journaliste et chroniqueur Lionel Levac. Leurs actions méritaient d’être soulignées de façon particulière à l’occasion de ce gala célébrant l’excellence, l’engagement et l’action collective.
Mes remerciements les plus sincères à tous les participants ainsi qu’à toute l’équipe de l’Union pour cette 98e édition exceptionnellement bien réussie. Un franc succès sur toute la ligne!