Le Syndicat des producteurs de bois de la Côte-du-Sud (SPBCS), la Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ) et l’Union des producteurs agricoles (UPA) souhaitent dénoncer les agissements d’organisations vouées à appauvrir les producteurs de bois en faisant obstruction à leur désir de négocier collectivement leurs conditions de mise en marché du bois de sciage.
« Au cours des dernières années, le SPBCS a ramé contre vents et marées pour moderniser la mise en marché du bois de sciage sur le territoire de la Côte-du-Sud selon les dispositions de la Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche. La volonté démocratique des producteurs de laisser au syndicat le soin de négocier collectivement les conditions de mise en marché s’est depuis le début heurté aux industriels forestiers et à leur association accréditée pour les représenter, le Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ), qui par différentes tactiques dilatoires ont cherché à bloquer puis à ralentir la mise en application d’un nouveau règlement de mise en marché. Cela frôle l’acharnement », a déclaré le président de la FPFQ, Gaétan Boudreault.
Rappelons que la décision 12673 de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec, rendue le 26 juillet 2024, reconnaissait l’effort de consultation du SPBCS et lui donnait raison en approuvant le Règlement sur l’agence de vente du bois de sciage et déroulage des producteurs de bois de la Côte-du-Sud et fixait son application le 1er février 2025. Or, le 14 janvier, le CIFQ demandait à la Régie de reporter sa mise en vigueur au 1er juillet 2025.
Le président de la FPFQ déplore également que « chaque jour où l’entrée en vigueur du Règlement et d’une convention négociée est reportée constitue une perte matérialisée pour les producteurs et un gain pour les industriels, alors que le but ultime de cette Loi est justement d’établir un rapport économique et équitable entre les acteurs d’un marché. »
« Encore plus déplorable est l’attitude d’une organisation de producteurs dont la représentativité n’a pas été reconnue et d’une poignée d’entreprises collectives appartenant à des propriétaires forestiers qui revendiquent le droit de poursuivre leurs opérations selon le modèle de mise en marché actuel, au fi de la volonté des producteurs qu’ils invoquent représenter. Serait-ce parce que cette minorité bénéficie du statu quo sur le dos de centaines de producteurs? », a évoqué le président du SPBCS, Pierre Lemieux. À cet effet, la décision 12673 de la Régie mentionnait entre autres que, contrairement au syndicat, ces opposants n’ont pas l’obligation d’assurer la transparence à laquelle les producteurs peuvent s’attendre ni la prétention de représenter l’ensemble des producteurs avec lesquels ils font affaire.
« Aujourd’hui, ces opposants proposent publiquement une fausse solution pour régler le litige puisqu’elle ne fait pas écho aux demandes des producteurs et qu’elle cristallisera l’état d’appauvrissement d’une grande majorité d’entre eux. Je me désole évidemment de l’impact économique de la fermeture des sentiers de motoneige de la Côte-du-Sud par les opposants à notre projet. Toutefois, je suis sûr que les citoyens, motoneigistes et entreprises dépendantes comprendront qu’il est aussi grand temps pour les producteurs de trouver solution à leur propre enjeu économique », a renchéri Pierre Lemieux.
« Les industriels forestiers ont eu suffisamment de temps pour se préparer et en arriver à une position raisonnée. Ils doivent maintenant mettre fin à leur attitude réfractaire, inacceptable et contraire à l’atteinte d’un rapport économique juste et équitable entre tous les acteurs du marché. Les producteurs ont fait leur part en franchissant chacune des étapes requises ces dernières années. Ils ont maintenant toute la légitimité requise pour aller de l’avant avec cette modernisation validée par toutes les autorités compétentes, incluant la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec », a pour sa part déclaré le premier vice-président de l’UPA, Paul Doyon.
En terminant, les trois représentants réclament aux gouvernements un engagement ferme visant à « protéger le droit des producteurs agricoles et forestiers de se doter d’outils de mise en marché collectif » alors qu’une refonte du régime forestier est envisagée au Québec et que le président Trump accroît la pression pour renégocier en sa faveur les ententes commerciales liant les États-Unis et le Canada.
Consulter la décision 12673 This link will open in a new window de la Régie concernant la Demande d’approbation du Règlement sur l’agence de vente du bois de sciage et de déroulage des producteurs de bois de la Côte-du-Sud.
À propos du Syndicat des producteurs de bois de la Côte-du-Sud
Le Syndicat des producteurs de bois de la Côte-du-Sud est un organisme à but non lucratif qui est chargé de l’administration du Plan conjoint des producteurs de bois de la Côte-du-Sud, soit 3 000 producteurs de bois actifs et 315 200 hectares de forêt privée productive dans plus de 50 municipalités. Il est un office de mise en marché au sens de la Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche, un syndicat professionnel en vertu de la Loi sur les syndicats professionnels et il est un syndicat spécialisé au sens de la Loi sur les producteurs agricoles.
À propos de la Fédération des producteurs forestiers du Québec
La FPFQ est l’organisation provinciale qui travaille à la promotion des intérêts des 134 000 propriétaires forestiers du Québec qui contribuent au développement des communautés rurales par une gestion active de leurs boisés. L’action régionalisée de ses 13 syndicats ou offices de producteurs forestiers affiliés vise la protection et la mise en valeur des forêts privées québécoises, ainsi qu’une commercialisation ordonnée du bois en provenance de ces territoires.
À propos de l’Union des producteurs agricoles
L’Union des producteurs agricoles est une organisation professionnelle qui a pignon sur rue dans chaque région du Québec. Sa mission principale est de promouvoir, défendre et développer les intérêts des 41 000 producteurs agricoles et des 134 000 propriétaires forestiers québécois. L’Union regroupe aujourd’hui 12 fédérations régionales et 25 groupes spécialisés.