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Nicolas Baril : épouser l'agriculture!

Les visages de la relève syndicale

Nicolas Baril

Implication
Président du syndicat local de Maskinongé

Nicolas Baril n’était encore qu’un enfant quand il a obtenu son premier petit boulot, à la ferme voisine. « Je restais à la campagne, à Saint-Justin. Même si ma famille n’était pas du monde agricole, j’ai toujours aimé l’agriculture. À 9 ans, j’avais mes petites tâches à la ferme laitière de nos voisins. J’allais chercher les vaches, je faisais boire les veaux… J’adorais ça », se remémore-t-il. 

Malgré cet intérêt marqué, Nicolas a choisi d’étudier en techniques d’aménagement cynégétique et halieutique plutôt qu’en agriculture. « J’ai travaillé quatre ou cinq ans dans ce domaine-là, à Caniapiscau, dans le nord du Québec. J’ai aimé ça aussi! » 

C’est l’amour qui l’a finalement ramené vers l’agriculture. « Quand j’ai connu ma blonde, je me suis replongé là-dedans. En 2002, un emploi s’est libéré à la ferme de son père et j’ai décidé de faire le saut », raconte-t-il. 

Son amoureuse, Catherine, bien qu’impliquée dans la ferme familiale, n’avait pas l’intention de prendre la relève. « Elle aidait un peu son père, mais elle n’avait pas de plans pour l’avenir. Puis, tout s’est éclairci quand on s’est connu. À deux, on faisait une bonne équipe et on se complétait bien. C’est là qu’on a eu envie de reprendre la ferme. En 2010, on l’a rachetée et on est partenaires 50/50 depuis », résume Nicolas. Le beau-papa n’est jamais bien loin. « C’est un homme de peu de mots, mais je pense qu’il est content que la ferme soit restée dans la famille. Il travaille encore avec nous et il nous donne vraiment un bon coup de main! Il est là tous les matins à 4 h 30, fidèle au poste! » salue le gendre reconnaissant. 

Le couple a trois filles de 13, 15 et 17 ans. Il est trop tôt pour savoir si l’une d’elles fera à son tour le grand saut… 

Des hasards qui font bien les choses

Nicolas Baril doit son implication syndicale au hasard. Il y a une dizaine d’années, un voisin était venu rencontrer son beau-père pour parler du projet de fusion des syndicats locaux. Le voisin voulait alors que le beau-papa s’implique, mais celui-ci a juste pointé Nicolas en disant : « Voilà votre homme! ». Et c’est ainsi qu’il a entamé ses premières expériences syndicales comme administrateur au syndicat de Saint-Léon. « J’ai plongé à fond et j’ai adoré ça! » a-t-il dit en riant. Puis, après un arrêt, il a senti le besoin de revenir s’impliquer pour aider à l’avancement de l’agriculture. 

C’est aussi par hasard que Nicolas Baril est devenu président du Syndicat de l’UPA de Maskinongé, en février. « J’étais administrateur, je n’avais pas prévu devenir président. En fait, je pensais que d’autres iraient avant moi, qui étaient là depuis plus longtemps et qui semblaient plus destinés à briguer la présidence, disons… », raconte en riant celui qui se décrit comme « président par soulagement ». « Tout le monde a dit : “Pas moi, pas cette année…”. Le président précédent, Martin Marcouiller, s’en allait à l’UPA Mauricie. Je me suis dit : “OK, je vais prendre le poste, il va partir la tête en paix et il va m’aider”. » 

Nicolas peut compter sur son prédécesseur quand des questions le turlupinent, mais également sur les autres membres de l’équipe. « Il y avait d’autres piliers dans le conseil pour m’aider. J’ai averti tout le monde que je n’avais pas les aspirations de Martin et que je n’ai pas énormément de temps. Chaque minute que je passe à l’UPA, c’est une minute où ma blonde ou mes employés travaillent à ma place. C’est un pensez-y-bien, mais je trouve ça important de m’impliquer », résume-t-il. À l’UPA de Maskinongé, tout le monde a compris le message et soutient Nicolas dans son rôle de président. 

Il apprécie particulièrement l’accès à l’information que lui procure sa position. « On voit passer les dossiers. On est au courant un peu avant tout le monde, c’est plaisant de voir comment s’enlignent les choses. Quand on ne s’implique pas, on est souvent mis devant le fait accompli », estime-t-il. 

Être partie prenante du processus de décision est intéressant. « Ça reste petit, un syndicat, je sais bien qu’ils ne se fient pas à nous pour faire ou ne pas faire quelque chose, mais notre voix est entendue, je pense. » 

Les agriculteurs de Maskinongé se sont notamment fait entendre dans le dossier du régime transitoire en matière de gestion des risques liés aux inondations, entré en vigueur le 1er mars. « On a eu notre mot à dire. On a pu intervenir avant que ce soit appliqué et immuable », se réjouit l’agriculteur.

Petit le syndicat de Maskinongé, vraiment?

Avec 476 fermes, 577 membres et un conseil de 23 membres (dont Ruth Ellen Brousseau), le syndicat de Maskinongé a une taille plus que respectable. Il faut dire que la fertile MRC de Maskinongé accueille près de 50 % de tous les producteurs agricoles de la Mauricie. 

Nicolas Baril est particulièrement fier du projet d’usine de biométhanisation qui verra le jour dans le secteur de Louiseville. « L’initiative de la compagnie Nature Energy est soutenue par l’UPA de la Mauricie et de Maskinongé. La COVID l’a ralenti, mais c’est un beau projet avec de belles retombées. Ça va permettre de créer un fertilisant biologique à partir du fumier et des matières végétales inutilisables. C’est quelque chose qui est vraiment bien pour la mobilité du fumier. La compagnie l’amène à son plan de biométhanisation et le ramène dans le champ, chez les producteurs. Ça élimine les odeurs, les traces de médicaments, les semences non désirables! Il y a plein de bons points là-dedans. J’envoie du fumier qui pue et ils me renvoient du substrat noir et quasiment inodore! », dit le producteur. 

« J’aime ça, le syndicat. C’est agréable de côtoyer d’autres producteurs. Dans nos métiers, on est souvent tout seuls chez nous avec notre travail. C’est l’fun de sortir, de parler de nos projets, de voir d’autres points de vue… » 

Et de voir grand, ensemble.

Les visages de la relève syndicale

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