Paul Doyon,
1er vice-président général de l’Union
Portrait d’administrateur
Paul Doyon exploite la ferme établie par ses aïeux en 1742. Lorsque ses fils prendront la relève, ils deviendront la 10e génération de Doyon sur la même terre. Cette entreprise agricole, une ferme laitière de 80 vaches avec petite érablière et une production de bois, a été modelée et améliorée au fil des générations. Pourtant, c’est en horticulture que le jeune Paul se voyait… et pour une raison bien simple!
« Jeune, je détestais tellement le moment où mon père nous amenait avec lui pour érocher les champs, que je voulais aller travailler dans un tout autre secteur pour ne jamais avoir à ramasser des roches du reste de ma vie. Le soir, plutôt que de pouvoir se reposer après une grosse journée de travail, mon père nous ramenait aux champs prétextant que la fraîcheur nous ferait du bien! Quelques années plus tard, mon père a acheté une machine à ramasser les roches. Ce jour-là, j’ai compris qu’il y avait toujours une solution pour régler les pires problèmes et que finalement, j’allais probablement aimer ça, devenir agriculteur! »
Paul Doyon a commencé à réseauter dès qu’il a terminé son parcours scolaire. Il faut dire qu’il a eu une véritable révélation à l’école alors qu’il devait faire un travail imposé. Le travail devait porter sur un aspect de la production agricole. Alors que ses camarades traitent de machinerie ou de technique agricole, lui s’intéresse à autre chose. Un vieux livre poussiéreux à la bibliothèque traitant de l’histoire du syndicalisme, de l’histoire du mouvement coopératif du Québec l’interpelle. Il y découvre notamment toute la misère du Québec rural du 19e siècle, des premières coopératives, du difficile financement agricole, des luttes des travailleurs forestiers contre les grosses compagnies forestières. Des sujets qui le fascinent encore aujourd’hui. Puis, c’est lors de réunions des groupes de la relève agricole qu’il réalise qu’il est possible, collectivement, d’avancer. Ce sera pour lui le début d’une quarantaine d’années d’implication de toutes sortes. Parmi celles-ci, il a été conseiller municipal, un rôle qui lui a permis d’avoir une vision différente et qui lui sert lorsque vient le temps de rencontrer les municipalités. Il connaît bien leur structure, leur mode de fonctionnement. Elles ont des balises très strictes et sont encadrées par une loi restrictive.
L’implication de l’entourage
Qui prend soin de la ferme quand le producteur s’absente? Pour Paul Doyon, l’implication d’une personne est synonyme de l’implication de la famille entière. Ses fils sont très présents lorsqu’il s’absente. « Ils sont très consciencieux, peut-être qu’ils préfèrent ça quand je n’y suis pas. Par chance, mon père passe aussi beaucoup de temps avec eux. Il adore leur raconter toutes sortes d’histoires passionnantes ». Ça lui rappelle ses longues conversations avec le père de son père, un agriculteur lui aussi bien impliqué dans sa communauté. Il adorait l’écouter raconter comment, jadis, il réglait les problèmes, du temps où il était secrétaire de la Coop du moulin du village.
« Le père de mon père m’a montré l’importance de rester ouvert, le respect mutuel et la passion. Aujourd’hui, je considère qu’on peut travailler ensemble, peu importe notre âge, notre expérience, qu’on soit un homme ou une femme. Un bon mix entre la fougue de la jeunesse et la sagesse de l’expérience peut déplacer des montagnes et ça donne toujours de bons résultats. »
L’Union permet justement de donner une voix à tous ses membres. Elle permet d’établir un véritable consensus sur les enjeux soulevés. « C’est la base du syndicalisme de pouvoir aller chercher du consensus. Plus le consensus est gros, plus l’impact est fort », explique Paul Doyon.