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Raphaël Vacher : pas d’agriculture sans abeilles

Les visages de la relève syndicale

Raphaël Vacher

Implication
Président des Apiculteurs et apicultrices du Québec depuis 2021
Vice-président des Apiculteurs et apicultrices du Québec (2018-2021)
Président du Syndicat des Apiculteurs du Québec (2016-2018)
Président du Syndicat des Apiculteurs du Québec, région de Québec (2006-2008)
Administrateur du Syndicat local de l’UPA Lac-Saint-Jean-Est (2010-2020)
Administrateur de la Fédération des Apiculteurs du Québec (2006-2008)

À 47 ans, Raphaël Vacher a passé plus de la moitié de sa vie dans les ruchers; d’abord à titre d’employé, puis d’entrepreneur. Plusieurs apprentis apiculteurs ont profité de son expertise durant son parcours d’enseignant au Collège d’Alma. Président des apiculteurs et apicultrices du Québec, Raphaël Vacher jongle aujourd’hui avec trois passions : les abeilles, la famille et l’engagement!

Formé en agronomie à l’Université Laval, Raphaël Vacher est un « p’tit gars » de la ville que rien ne destinait à travailler dans le monde agricole, mais la curiosité et l’intérêt l’ont emporté.

« J’ai une formation en agronomie, mais quand ç’a été le temps de me décider entre devenir agronome ou producteur, j’ai vite compris que je suis pas mal plus un gars de terrain. Je me suis orienté vers ce qui correspondait plus à mes besoins et mes valeurs. »

L’apiculture est apparue dans sa mire durant ses études

« Un ami qui faisait son cours d’agronomie en même temps que moi tripait sur les abeilles et au fil du temps, il m’a contaminé! Quand j’ai terminé mon bac en 2005, je me suis orienté vers ça aussitôt. Peu de gens s’en allaient dans le domaine apicole. C’était une production peu développée, donc il y avait beaucoup de travail à faire et de choses à améliorer. En contrepartie, ça coûtait moins cher de démarrer que dans à peu près n’importe quelle autre production! »

Bien que l’université lui ait appris beaucoup de concepts, c’est sur le terrain qu’il a développé ses connaissances en apiculture, d’abord en travaillant à la  production durant quatre ans pour un producteur de reines en Estrie, puis pour une entreprise d’envergure spécialisée en pollinisation. Dès le départ, en parallèle, il a commencé à monter son cheptel.

Propriétaire de 2 ruches en 2005, Raphaël en possède maintenant 2 000, ce qui fait de lui un des 10 plus gros producteurs du Québec.

« J’ai énormément appris au fil des ans et j’ai compris à quel point c’est important que le calendrier de production te rentre dans la tête, et comment une erreur ou un oubli peut te faire prendre du retard. Tout doit se faire au bon moment! »

Raphaël a appris à reconnaître les sons ou les odeurs étranges, voire les comportements inhabituels, des habitantes de ses ruches. C’est ce qu’il a transmis  pendant plus de 10 ans à ses élèves du Collège d’Alma, un emploi qui lui a permis de découvrir le potentiel d’une toute nouvelle région, le Saguenay–Lac-Saint-Jean. « En 2008, une étudiante m’a parlé d’une ferme à vendre sur son rang et l’année d’après, j’en devenais propriétaire. J’ai déménagé mes 150 ruches au  printemps. Et depuis, ça a toujours grandi jusqu’à ce que j’atteigne 2 000 ruches. »

Cinq travailleurs mexicains sont avec lui un peu plus de six mois par an, année après année. « Ils ne connaissaient pas ça du tout quand ils sont arrivés, mais je
les ai formés et ils prennent de plus en plus de responsabilités. J’essaie d’atteindre deux jours de congé par semaine… ou au moins une journée », dit celui qui a cessé l’enseignement en 2018 et est devenu papa il y a moins de deux ans.

S’impliquer pour le futur de l’agriculture

Depuis trois ans, Raphaël Vacher est président des Apiculteurs et apicultrices du Québec.

« J’ai commencé vraiment à m’impliquer en 2007 sur la rive sud de Québec et c’est un choix que j’ai fait consciemment. J’ai fait 15 ans d’implication avant de devenir président; je suis passé par toutes les étapes. Ça a pris de l’ampleur avec le temps. Je me suis fait connaître. Il y a eu un changement de génération et la  porte s’est ouverte. Aux Apiculteurs et apicultrices du Québec, on est à peu près 150 membres; certains sont propriétaires d’une seule ruche tandis que d’autres en ont plus de 10 000 », dit-il en rigolant.

Quand on lui demande de parler de son engagement, il commence en disant que la conciliation « travail-famille-UPA » est un « beau défi ». Cependant, il poursuit son implication pour deux raisons principales : « La première est que notre production a énormément de défis. Tout est à faire, mais c’est plaisant parce que quand tu réussis à régler un problème, il va se régler pour longtemps. De ce point de vue là, c’est très motivant. »

La seconde raison a régulièrement été évoquée par les agriculteurs ayant fait l’objet d’un portrait dans L’U : « L’aspect social, les rencontres, les amis… Je suis en agriculture, je travaille cinq, six jours par semaine, je vis dans un rang. Je ne rencontre pas vraiment de monde. J’ai changé de région; mes vieux amis ne sont pas ici. L’UPA est devenue une façon de rencontrer du monde qui partage les mêmes défis! » Et ce, peu importe la production. « Parfois, on a des préjugés par rapport à d’autres productions, mais quand tu côtoies ceux qui les font, tu vois que ces gens-là sont dans le même bateau que toi! »

Raphaël se sent investi d’une mission, au nom de sa production : « Sans abeille, il n’y a pas d’agriculture. Pendant longtemps, les gens craignaient les pesticides et là, tout le monde les utilise. On sait l’impact négatif que ça a sur les pollinisateurs, mais tu ne peux pas changer les mentalités du jour au lendemain. Là, on est en train de repartir sur l’autre sens et il faut trouver l’équilibre. Il y a de la lumière au bout du tunnel pour les apiculteurs. »

Et pour leurs précieuses alliées, les abeilles, bien sûr!

Les visages de la relève syndicale

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