Stéphanie Levasseur,
2e vice-présidente générale de l’Union
Portrait d’administrateur
Stéphanie Levasseur ne provient pas d’une longue lignée d’agriculteurs. Ses parents avaient une carrière bien établie à Montréal. Comme beaucoup de citadins, ils rêvaient d’avoir une maison de campagne pour aller s’y reposer le week-end. C’est au hasard d’une balade qu’ils ont aperçu la perle rare à Frelighsburg, un village qui, à cette époque, ne figurait sur aucune carte routière ni touristique. La maison principale de cette ancienne ferme laitière était inhabitée et laissée à l’abandon. Il n’y avait plus d’animaux et les terres étaient louées à des agriculteurs locaux. Il ne restait que le fils des anciens propriétaires qui habitait sur place, dans un bâtiment secondaire.
« Mes parents sont carrément tombés en amour avec l’endroit. Un verger de 2 hectares y avait été planté l’année précédente. Mes parents auraient probablement préféré n’acheter qu’une partie des terres, mais c’était tout ou rien. Après une courte période de réflexion, ils ont décidé de plonger tête première dans l’aventure agricole sans vraiment savoir ce qui les attendait. Ma mère voulait déjà mettre sur pied une ferme agrotouristique. »
La famille Levasseur a vite constaté qu’on ne devient pas agriculteur du jour au lendemain. Comme ils ne savent pas par où commencer, ils établissent rapidement des contacts avec les agriculteurs locaux, suivent des formations données par l’Université Cornell et s’informent par tous les moyens possibles. Stéphanie Levasseur a rapidement suivi l’exemple de ses parents. Ceux-ci se sont beaucoup informés auprès d’autres pomiculteurs pour mieux comprendre les rudiments de la mise en marché, le plan conjoint géré par la FPPQ, et les grandes tendances du marché. Son père avait d’ailleurs été membre fondateur du premier club d’encadrement technique en pomiculture et avait ainsi pu bénéficier du soutien d’un agronome. Aujourd’hui, la deuxième vice-présidente de l’Union est copropriétaire de cette entreprise agricole qui comprend, en plus du verger écologique, une vinaigrerie, un kiosque et une boutique.
« J’ai vu mon père bénéficier des connaissances partagées par les autres, puis à son tour, faire bénéficier les autres de ses acquis. C’est ce qui l’a amené à s’impliquer dans des groupes de défense des intérêts des agriculteurs. C’est ce que j’ai aussi fait, plusieurs années plus tard lorsque j’ai commencé à m’impliquer dès 2004 à la Fédération des producteurs de pommes du Québec. Je crois au bénéfice du consensus, et je crois aussi que les gens sont des porteurs de solutions ».
« C’est facile de s’enfermer chez soi pour faire sa petite affaire. Pour échanger, pour voir et apprendre des meilleurs, il n’y a rien de mieux que de s’impliquer dans un groupe qui te ressemble. Le réseautage est un outil important dans la production. Ça te permet de voir rapidement l’évolution des pratiques, être au fait de ce qui se fait notamment en recherche ou de ce qui se fait ailleurs. »
Stéphanie Levasseur souhaite voir plus de femmes s’impliquer comme elle au sein de groupes et instances. « Ça devient de plus en plus fréquent et ça apporte un regard différent. L’approche et le volet relationnel sont différent, et ne s’expriment pas de la même façon », précise-t-elle.
Après avoir assumé la présidence de la FPPQ pendant 8 années, devenir dirigeante de l’UPA est la continuité parfaite des actions qu’elle a entreprises depuis les débuts de son implication syndicale.
« Je suis surtout fière que l’UPA ait une première dirigeante qui provienne du secteur horticole. J’apporte un bagage de connaissances différent des autres secteurs », dit-elle fièrement.