Passer au menu Passer au contenu

Vous êtes sur le Site provincial, mais nous vous avons localisé dans la région : ###detected_region###

Agriculture bio : poser les bons gestes pour répondre à la demande

Publié le 17 décembre 2014 - Écrit par l'UPA

Catégorie :

  • Citoyen/Citoyenne
  • Producteur/Productrice
  • Textes d’opinion

Le marché mondial des aliments biologiques a connu une croissance importante ces dernières années. Autrefois marché de créneau, il a atteint une valeur de 63,8 G$ US en 2012, une augmentation de 320 % depuis 1999. Le Québec n’échappe pas à ce phénomène, comme en témoigne le déploiement récent de chaînes comme Rachelle-Béry et Avril supermarché santé. Lors de mon passage au congrès annuel de l’Association des détaillants en alimentation du Québec l’automne dernier, on soulignait même que le marché des aliments biologiques et naturels est actuellement le secteur le plus dynamique.

Cette situation appelle des actions concrètes pour répondre à la demande. La Filière biologique du Québec, qui regroupe l’ensemble des intervenants du secteur incluant la Fédération d’agriculture biologique du Québec (FABQ) Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre, travaille depuis plusieurs années à relever ce défi. Avec peu de moyens, la Filière a contribué à la promotion et au déploiement de ce marché. Entre 2008 et 2013, le nombre de fermes certifiées est passé de 924 à 1 020, une augmentation de l’ordre de 10 %. À l’heure actuelle, près d’une centaine d’entreprises sont en attente de certification.

Les superficies en culture sous régie biologique, toutes productions confondues, ont aussi connu une augmentation significative, passant de 41 629 ha en 2008 à 49 513 ha en 2013, une hausse de 19 %. Aujourd’hui, le Québec est même la principale province productrice de lait bio, avec 40 % de la production canadienne, suivi de l’Ontario, avec 28 %. Le Réseau des fermiers de famille d’Équiterre est présent dans toutes les régions du Québec. Le marché des produits biologiques dans la province s’élevait, en 2013, à quelque 400 M$. Ce ne sont là que quelques exemples, mais ils illustrent bien le travail réalisé ces dernières années.

Mon travail d’accompagnement auprès de la FABQ et l’expérience vécue lorsque j’étais président de la Fédération des producteurs de lait du Québec m’ont convaincu que l’Union peut faire plus et mieux pour soutenir et stimuler la production agricole biologique. À l’heure actuelle, entre 70 et 75 % des aliments biologiques consommés au Québec sont des produits importés. De concert avec la FABQ, l’Union a donc mis en place la Table de production bio, qui réunit 19  secteurs de production ainsi que plusieurs joueurs clés de l’industrie comme le Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique et de proximité, Équiterre, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, Agriculture et Agroalimentaire Canada ainsi que le Conseil des appellations réservées et des termes valorisants du Québec. Un agent de développement sera mis à la disposition des groupes pour leur permettre d’établir des plans d’action dans leurs secteurs respectifs.

Pour continuer son développement, le secteur biologique a aussi besoin de programmes adaptés à ses enjeux. Qu’il s’agisse de produits d’assurance-récolte ou de gestion des risques, il faut des outils propres au secteur et, surtout, des programmes de partage des risques pour la période de transition du conventionnel au biologique. C’est la période la plus critique pour un producteur qui décide de se diriger vers cette production. Également, il faut développer un réseau d’expertise pour aider les producteurs qui rencontrent des problèmes techniques. L’Union a fait cheminer ces demandes au Comité sur la sécurité du revenu, qui a déposé son rapport au ministre de l’Agriculture récemment.

Les efforts de l’Union pour favoriser le développement du secteur biologique ont pour objectif de se donner les bons moyens pour répondre à la demande croissante dans les différents marchés. L’idée n’est pas de porter un jugement ou de faire un choix entre les secteurs biologique et conventionnel. Ultimement, ce choix appartient aux consommateurs et notre rôle, en tant que producteurs agricoles, est de poser les bons gestes pour y répondre. Autrement, ce sont nos compétiteurs étrangers qui continueront de profiter des opportunités.


Éditorial La Terre de chez nous

Semaine du 17 au 23 décembre 2014

Marcel Groleau, président général