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Cri du cœur pour des rangs vivants

Publié le 31 janvier 2024 - Écrit par Christian Kaiser, vice-président

Catégorie :

  • Citoyen/Citoyenne
  • Producteur/Productrice
  • Mots du président

En décembre, j’ai participé à une activité organisée par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) dans le cadre de la Consultation nationale sur le territoire et les activités agricoles. L’objectif était de recueillir les préoccupations des acteurs du monde agricole, municipal et environnemental sur la mise en valeur du territoire et des activités agricoles ainsi que des collectivités rurales.

Cette activité m’a permis de prendre le pouls des représentants du monde agricole (syndicats locaux, spécialités, relève agricole et L’ARTERRE).

J’ai assisté à un véritable cri du cœur des producteurs pour que les activités agricoles et forestières qui sont l’essence même de notre identité, de nos paysages et de notre économie rurale puissent se développer et accueillir de nouvelles familles de producteurs.

J’ai pu constater des dynamiques différentes d’un secteur à l’autre de l’Estrie. Dans certains rangs, les producteurs s’arrachent les parcelles ou parcourent 40 km pour faucher du foin tant les parcelles sont rares. Dans d’autres coins, les champs sont abandonnés aux bouleaux. Ces disparités s’observent parfois à l’intérieur d’une même MRC.

D’emblée, les producteurs ont mentionné que le dynamisme des activités agricoles est indissociable de la rentabilité des entreprises. La pression à la hausse sur le prix des terres affecte cette rentabilité; ce qui limite l’installation de la relève, entraînant du même souffle la sous-utilisation des parcelles.

Les programmes gouvernementaux doivent être adaptés à la réalité. Les primes à l’établissement, par exemple, sont réduites pour les producteurs qui ont un emploi à l’extérieur alors qu’une majorité d’entre eux doivent conserver un emploi pour financer leur démarrage d’entreprise. L’insuffisance et l’inadéquation des filets de sécurité ont aussi été soulignées.

Les programmes doivent également être plus cohérents. Alors qu’il y a de plus en plus d’exigences environnementales, les clubs agro sont sous-financés. Les producteurs ont besoin de l’expertise de leurs conseillers pour répondre aux exigences et améliorer leurs pratiques.

La consultation n’est pas terminée, l’UPA-Estrie déposera un mémoire en février sur la propriété foncière et l’accès aux terres. Reste à voir ce que le gouvernement va en faire. Les mesures retenues seront-elles à la hauteur des défis qui nous attendent? L’autonomie alimentaire deviendra-t-elle enfin une priorité nationale?

Christian Kaiser, producteur laitier à St-Herménégilde
Vice-président de la Fédération de l'UPA-Estrie