L’année commence à peine que déjà plusieurs sujets d’actualité nous interpellent directement. Rumeurs sur le nouveau Guide alimentaire canadien, autorisation d’utilisation du glyphosate pour les 15 prochaines années par Santé Canada, diffusion d’émissions-chocs sur l’avenir de la planète; tous des dossiers qui soulèvent les passions.
D’abord, le probable recul des produits laitiers dans le nouveau Guide alimentaire n’est pas une bonne nouvelle, mais n’est pas catastrophique non plus. Personne ne consulte le Guide en se levant pour préparer son déjeuner. Puis, les exemples d’institutions scolaires ou de santé qui commencent à favoriser l’achat local et biologique pour leurs approvisionnements s’accumulent. Que penser du lait d’amandes qui s’insère mal dans une liste de produits locaux? Pire; manger une tasse ½ de pois chiches pour fournir le même apport nutritif qu’un yogourt grec, c’est pénible.
La tendance vers une saine alimentation s'accélère depuis quelques années. Et c’est tant mieux. Les habitudes de consommation de protéines ne devraient toutefois pas changer abruptement pour la majorité des consommateurs. Souhaitons que la science et le bon sens aient le dernier mot.
Santé Canada a finalement autorisé l’utilisation du glyphosate pour les 15 prochaines années. Les pressions pour réduire son usage demeureront néanmoins très fortes. Idéalement, la réduction de l’utilisation des pesticides devrait se faire en accompagnant les producteurs. La recherche scientifique et l’arrivée de nouvelles techniques de contrôle devront proposer des solutions de rechange efficaces et rentables pour les producteurs. L’opinion publique demeurera toujours très critique envers l’utilisation de pesticides et non sans raison. Les derniers rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) démontrent bien l’urgence de changer notre façon de produire et de consommer.
Toutefois, l’agriculture, souvent pointée du doigt, fait de plus en plus partie de la solution. Les appuis à une approche d’accompagnement des producteurs plutôt que de coercition sont répétés et entendus. Nous devons demeurer nombreux afin de bien préserver notre territoire des avancées du ciment et de l’asphalte et fournir à la population la plus grande proportion possible de nourriture de qualité produite localement.
Devant tous ces défis, l’UPA-Estrie a décidé d’embaucher une ressource supplémentaire qui s’occupera spécifiquement des dossiers environnementaux. Le nom de la personne embauchée devrait être connu sous peu. La pression sur les producteurs et les productrices n’ira pas en diminuant et la meilleure attitude à prendre en est une de collaboration. Nous devons valoriser nos bonnes pratiques et minimiser les impacts non productifs des réglementations.
La sensibilisation des producteurs à respecter l’environnement et le transfert de connaissances sont les conditions à privilégier pour renforcer le lien de confiance et encourager les consommateurs à choisir nos produits dans leur assiette.