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Le développement et la valorisation de l'agriculture nordique: pour un modèle d'habitation du territoire

Publié le 18 novembre 2016 - Écrit par l'UPA

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48e assemblée générale annuelle de la Fédération de l’UPA d’Abitibi-Témiscamingue

C’est sous le thème du développement et de la valorisation de l’agriculture nordique que les producteurs et productrices agricoles de la région de l’Abitibi-Témiscamingue sont conviés, aujourd’hui, à la 48e assemblée générale annuelle de la fédération régionale de l’Union des producteurs agricoles (UPA) qui se tient à l’hôtel Quality Inn de Rouyn-Noranda.

L’importance des outils en agriculture

« Avec un thème comme celui-ci et la qualité des intervenants qui prendront la parole, nous pensons que nous repartirons, aujourd’hui, avec un baluchon d’idées pour développer notre agriculture selon un modèle d’habitation du territoire », nous indique Sylvain Vachon, président de la Fédération de l’UPA d’Abitibi-Témiscamingue. « L’UPA est préoccupée par les choix du gouvernement qui nous font craindre pour l’avenir de ce modèle. Nous voyons bien que le gouvernement n’a pas la même vision de l’agriculture que nous. C’est déplorable, puisque nous avons tout le potentiel qu’il faut, en région, pour développer notre agriculture. Cependant, il nous faut les bons outils pour y arriver » ajoute-t-il.

« Si nous avons les bons outils, nos entreprises agricoles ont le dynamisme, l’expertise et l’ingéniosité pour être compétitives sur tous les marchés », nous indique le premier vice-président général de l’UPA, Pierre Lemieux. La demande alimentaire pour des produits de qualité est en forte croissance à l’échelle de la planète, mais la concurrence est féroce. « Afin de profiter de ces opportunités, au Québec et ailleurs dans le monde, les budgets et les mesures qui permettent d’assurer la compétitivité de nos entreprises agricoles doivent être au rendez-vous », a continué M. Lemieux.

Les agriculteurs et agricultrices de l’Abitibi-Témiscamingue ont besoin d’un signal clair du gouvernement québécois qui, contrairement à nos compétiteurs canadiens et internationaux, tarde à identifier l’agroalimentaire comme un levier économique important. « La contribution économique des 561 entreprises agricoles de l’Abitibi-Témiscamingue est déjà substantielle. Pour aller plus loin, elles doivent pouvoir compter sur un appui compétitif de leurs gouvernants » selon Sylvain Vachon, président de la fédération régionale de l’UPA. Malheureusement, ce signal tarde à venir. Le gouvernement nous entraîne plutôt dans une neuvième consultation depuis 2008.

Alors que l’Ontario mise fortement sur son secteur agroalimentaire, plusieurs décisions du gouvernement québécois nuisent à la pérennité agricole de la région et du Québec. Entre autres, le retrait de l’accès au programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) aux productions de soya, de maïs et de pommes de terre est une mauvaise décision. L’ASRA est un programme de partage des risques qui protège les entreprises contre la volatilité des prix des marchés. La Financière agricole du Québec attend depuis plusieurs mois les directives du ministre pour mettre en œuvre les recommandations du Groupe de travail qui assureront le développement du secteur agricole et l’établissement de jeunes en agriculture. Lors de la dernière campagne électorale, l’agriculture était pourtant identifiée comme une priorité. Un autre exemple de décision qui nuira aux producteurs est la réforme du Programme de crédit de taxes foncières agricoles. Une fois les changements appliqués, l’impact représentera une hausse moyenne de 30 à 40 % de la facture pour plus de 80 % des producteurs du Québec. L’inaction du gouvernement dans le dossier de l’accaparement des terres nuit également à la pérennité des entreprises agricoles.

Des données inquiétantes pour le secteur agricole québécois

Lorsque l’on compare le secteur agroalimentaire québécois à celui du reste du Canada, et plus particulièrement à celui de l’Ontario, il y a des raisons d’être inquiet. En effet, selon Statistique Canada, les dépenses en immobilisations dans le secteur agricole québécois sont passées, entre 2006 et 2015, de 496 M$ à 609 M$ (+23 %). Pendant cette même période, elles sont passées de 1,6 G$ à 4,2 G$ au Canada (incluant le Québec) (+160 %). L’Ontario a quant à elle vu ses investissements doubler, de 722 M$ à 1,4 G$ (+94 %). Autres statistiques inquiétantes : les dépenses en recherche et développement des entreprises du secteur agroalimentaire québécois ont diminué de 30 % entre 2008 et 2015, soit de 199 M$ à 139 M$ pour la transformation alimentaire et de 105 M$ à 73 M$ pour la production agricole.

L’agriculture québécoise est aussi aux prises avec un défi unique en matière de main-d’œuvre dont les conséquences sont bien réelles. Selon une étude récente du Conference Board du Canada, un emploi sur 12 était vacant dans le secteur en 2014, comparativement à un sur 36 dans tous les autres secteurs.

« L’agroalimentaire québécois a déjà défini ses priorités : mettre en place un programme pour relancer les investissements sur les fermes, combler le retard en recherche et développement et s’attaquer à la pénurie de main-d’œuvre. Ce pelletage vers l’avant, jumelé aux mauvaises décisions des deux dernières années, n’aide pas les agriculteurs de chez nous à nourrir leurs concitoyens, bien au contraire » a conclu le premier vice-président général de l’UPA.