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Financiarisation : modernisation d’un terme pour un mode de production dépassé

Publié le 1 décembre 2014 - Écrit par l'UPA

Catégorie :

  • Outaouais-Laurentides
  • Citoyen/Citoyenne
  • Producteur/Productrice
  • Mots du président

Au temps de la Nouvelle France, on avait bien compris que  la richesse des terres du nouveau continent devait être exploitée : forêt, fourrures et terres agricoles. Il fallait simplement trouver le moyen d’assurer leur exploitation.

Pour coloniser le pays, on a privilégié le modèle français en implantant des seigneuries et en distribuant les terres à ceux qui voulaient les exploiter. Avec ce système, on a su occuper efficacement le territoire et on a établi clairement les inégalités sociales. Il a fallu attendre le milieu du 19e siècle pour s’affranchir de ce régime politique.

On pourra m’accuser de démagogie mais quand il est question de financiarisation des terres, je ne peux m’empêcher de faire le parallèle avec le système seigneurial. Il s’agit d’un retour en arrière.  Le seigneur des temps modernes s’enrichit de la valeur foncière et d’une partie de ses fruits. Le producteur prend tous les risques. Une fois la rente payée, il  a droit à ce qui reste.  Voilà une première raison pourquoi je juge le modèle inacceptable.

Au-delà du principe, je crains les répercussions sur le développement économique régional. L’une des forces de l’entreprise agricole familiale est son pouvoir d’investissement dans l’économie locale. Or, avec la financiarisation des terres, on change de  modèle de production. Certains propriétaires fonciers proposent  à leurs locataires des services d’achats regroupés pour les intrants et la machinerie agricole. On imagine assez facilement que les comptes ne seront pas ouverts à la coop locale. Pour soutenir la vitalité économique de nos régions, il est important que les centres de décision demeurent en région et que l’argent y soit investi. Voilà une deuxième raison pour laquelle l’accaparement des terres est nuisible.

On ne peut se permettre de mettre à risque l’avenir de nos régions. Quand on veut développer, il faut avancer. Le retour au passé n’est pas une option peu importe le nom qu’il porte. Pour créer de la richesse et des emplois, il faut mettre en place tous les outils nécessaires, incluant des mesures pour contrer l’accaparement, limiter le risque assumé par les producteurs et assurer à la relève l’accès aux terres agricoles.

Richard Maheu

Président