Cellule 2 : Alimentation des ruminants et régie des plantes fourragères
Manger différemment pour réduire les GES
20 producteurs de bovins de boucherie ou d’ovins participent à des activités de la cellule 2
Les pratiques agricoles évaluées dans cette cellule ont pour objectif de réduire les émissions de GES liées à l’alimentation des bovins de boucherie et des ovins. Plus spécifiquement, cette réduction des émissions de GES serait atteinte en adaptant la régie des plantes fourragères, mais aussi en ajustant l’alimentation de ces ruminants. Ces pratiques agricoles sont :
9 activités de recherche
Les activités de recherche seront effectuées en conditions réelles de production auprès d’entreprises agricoles qui participent aux activités de la cellule ou en station expérimentale. Elles se concentrent sur :
- La caractérisation de la composition et de la valeur nutritionnelle de l’alimentation ainsi que de la régie de production des plantes fourragères des fermes de la cellule;
- Les effets agronomiques sur le carbone des sols de régies alternatives de plantes fourragères (p. ex. : la diversification des espèces, la fertilisation);
- Les incidences économiques des pratiques étudiées;
- L’effet des pratiques agricoles étudiées sur le bilan carbone des fermes de la cellule et sur la biodiversité.
Caractérisation de la composition et de la valeur nutritionnelle de l’alimentation des fermes de la cellule
Un portrait de la composition et de la valeur nutritionnelle des rations alimentaires consommées par les animaux des 20 fermes participant à la cellule 2 sera brossé. Par la suite, une analyse conjointe effectuée avec les producteurs et les conseillers permettra d’identifier des pistes de régies d’alimentation alternatives pour optimiser l’alimentation et réduire les émissions de GES.
Caractérisation de la régie de production des plantes fourragères des fermes de la cellule
Un portrait de la régie de production des plantes fourragères pour les 20 entreprises participant à la cellule 2 sera réalisé. Cette analyse inclura, entre autres, les espèces cultivées, la composition des mélanges fourragers, les pratiques d'implantation et de coupe, la fertilisation, les rendements obtenus, les systèmes d'entreposage et d'alimentation, etc. À la suite de ce portrait, des recommandations spécifiques seront formulées à l'intention des producteurs, visant à optimiser tant la quantité que la qualité des fourrages produits tout en réduisant les émissions de GES.
Essais de mélanges de plantes fourragères
Cette activité de recherche, réalisée à la Ferme expérimentale de Normandin d’AAC, évaluera le potentiel de séquestration de carbone dans le sol en examinant différentes pratiques de gestion des plantes fourragères, notamment la fertilisation en azote et en soufre, l’ajout d’espèces au mélange et la contribution au rendement de chaque espèce. À cette fin, trois mélanges de plantes fourragères, avec quatre niveaux d’azote et deux niveaux de soufre, seront comparés.
Cette analyse comprendra l’évaluation du rendement à chaque coupe, la composition botanique des mélanges, la qualité nutritive des fourrages obtenus et le suivi des nitrates du sol. À la fin du projet, le carbone du sol et la biomasse racinaire seront évalués afin d’estimer le potentiel de séquestration du carbone pour chaque pratique à l’essai.
Essais de plantes fourragères en semis pur
Cette activité de recherche, réalisée à la Ferme expérimentale de Saint-Augustin-de-Desmaures d’AAC, évaluera à la fois le potentiel de séquestration du carbone dans le sol et le rendement de quatre espèces de graminées fourragères (fléole des prés, brome, fétuque, dactyle pelotonné). Pour atteindre cet objectif, ces quatre espèces seront semées en semis pur et cinq doses d'azote ainsi que deux doses de soufre seront comparées. L’analyse comprendra l'évaluation du rendement, de la qualité des fourrages obtenus et de la composition physicochimique des sols.
Essais de mélanges de plantes fourragères en rotation de courte durée
Réalisée aux Fermes expérimentales d’AAC à Normandin et à Saint-Augustin-de-Desmaures, cette activité de recherche évaluera le potentiel de séquestration du carbone et l'arrière-effet de prairies de courte durée (≤ trois ans) variant en diversité (une à six espèces). Pour cela, 52 mélanges d'espèces pérennes des familles des légumineuses, graminées et herbacées seront cultivés durant deux ans et demi, après quoi une céréale d’automne sera mise en place. Le rendement fourrager, le rendement de la céréale d'automne en rotation, la biomasse racinaire des plantes pérennes et la concentration en carbone du sol à la fin de la séquence de prairies seront mesurés.
Essais de mélanges de plantes fourragères chez des producteurs
Peut-on déterminer si l’ajout d’une graminée ou de plusieurs espèces au mélange permet de stabiliser les rendements d’une coupe à l’autre et d’une saison à l’autre (résilience du système)? C’est l’objectif de cette recherche qui sera conduite chez la majorité des producteurs de la cellule 2, selon leur intérêt. Les mesures incluront les rendements, la valeur nutritive des mélanges fourragers ainsi que la contribution de chacune des espèces au rendement à chaque coupe et les paramètres physicochimiques des sols, incluant le carbone, au début et à la fin du projet. Des essais de fertilisation en azote et en soufre seront également réalisés chez deux producteurs de la cellule, situés au Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Essais de régies alternatives de plantes fourragères
En complément de l’activité précédente, les effets de différentes pratiques alternatives dans la régie des plantes fourragères autres que la diversification des mélanges fourragers, seront évaluée en prairies et pâturages. Par exemple, la mise en place de rotations plus fréquentes des animaux au pâturages, de dates de coupe plus précoces en prairie ou encore des fauches plus hautes pourront être testées, suivant les objectifs des producteurs et constats issus de l’activité de caractérisation des systèmes fourragers. Suivant les régies alternatives testées, les paramètres de qualité et productivité des systèmes fourragers seront évalués.
Évaluation économique des pratiques agricoles de la cellule
Combien vont coûter ces pratiques agricoles? Pour chaque entreprise participant à la cellule 2, on évaluera le rapport coût/bénéfice des changements à la régie des plantes fourragères et à l’alimentation envisagés à la suite des activités de cette cellule. Les conseillers des entreprises contribueront à la collecte des données qui seront mises en forme et analysées par un agroéconomiste de l’UPA. Une approche sur mesure pour chaque entreprise sera privilégiée à la différence des enquêtes prévues pour les cellules 1 et 3.
Effet des pratiques agricoles de la cellule sur le bilan carbone des fermes participantes
Peut-on évaluer l’effet des pratiques agricoles de la cellule 2 sur le bilan carbone des 20 fermes participant à cette cellule? Pour y répondre, le calculateur Agriclimat, utilisé pour réaliser le bilan carbone de la plupart des fermes de la cellule, sera d’abord amélioré à partir des nouvelles connaissances développées au sein de la cellule 2. Puis, les bilans carbone des 20 fermes seront réévalués en fin de projet afin de chiffrer les gains réalisés en matière de GES émis et de carbone séquestré grâce aux pratiques agricoles adoptées au cours du projet.