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Main-d’œuvre et pandémie : il faut travailler ensemble

Publié le 7 janvier 2022 - Écrit par l'UPA

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  • Citoyen/Citoyenne
  • Producteur/Productrice
  • Textes d’opinion

Comme je l’indiquais la semaine dernière, la pénurie de main-d’œuvre touche tous les secteurs économiques. À témoin, six secteurs (services d’hébergement et de restauration; fabrication; commerce de détail; construction; services professionnels, scientifiques et techniques; soins de santé et assistance sociale) sont responsables d’environ 80 % de la croissance des postes vacants entre 2019 et 2021.

La pénurie ne date pas d’hier non plus. Même si la crise sanitaire a aggravé la situation, 40 % des petites et moyennes entreprises au Canada avaient déjà de la difficulté à embaucher de nouveaux employés en 2018, selon un sondage de la Banque canadienne de développement.

Je comprends toutefois pourquoi des milliers de producteurs, particulièrement dans les secteurs porcin et avicole, se questionnent quant à la sévérité des problèmes vécus par certains joueurs dominants dans l’abattage et la transformation. L’enjeu de la main-d’œuvre plombe pourtant le secteur agroalimentaire depuis près d’une décennie.

Il ne s’agit donc pas d’un phénomène nouveau. La crise sanitaire est quant à elle parmi nous depuis bientôt deux ans. Son incidence présente et à venir sur les effectifs n’est donc plus une surprise. Je pense notamment à la pénurie d’attrapeurs de poulets, signalée dès septembre dernier par les Éleveurs de volailles du Québec. N’y avait-il pas lieu, pendant tout ce temps, dans ce secteur comme dans d’autres, de mettre en place des plans de contingence?

La réponse est oui, et il est urgent de s’y mettre, car chaque maillon de la chaîne alimentaire est indispensable à la production et à l’accès aux aliments, de la terre à la table. D’autant plus que les conflits de travail de l’an dernier dans les secteurs avicole et porcin ont démontré sans équivoque à quel point les décisions d’une poignée d’entreprises et d’abattoirs ont un effet direct sur le sort de milliers d’éleveurs, d’animaux et de consommateurs. Rappelons que dans le secteur du poulet, Exceldor et Olymel détiennent conjointement plus de 90 % des activités. Dans celui du porc, Olymel possède 80 % des activités à la suite d’une série d’affiliations et d’acquisitions. Aujourd’hui, les décisions de ces entreprises mettent à risque les activités des éleveurs porcins et avicoles. L’interconnectivité dans ces filières, ainsi que celle observée dans d’autres secteurs de production (maraîcher, laitier, etc.), est à ce point élevée qu’il est impératif de prévoir des plans de contingence, surtout à la lumière de l’actuelle pandémie.

Un certain nombre de solutions ont été discutées à l’occasion d’une récente rencontre de la cellule de coordination mise en place par le ministre André Lamontagne, à la demande de l’Union et des regroupements de producteurs concernés. Il a notamment été question d’un accès accéléré à la vaccination et aux tests PCR, de l’envoi de tests rapides de dépistage aux abattoirs et entreprises de transformation qui en ont fait la demande ces dernières semaines, de clarifications nécessaires quant aux protocoles provincial et fédéral de retour au travail, du sort réservé aux inspecteurs des deux paliers de gouvernement et de la priorisation des services de garde pour le milieu agroalimentaire.

Au sortir de cette rencontre, tous les participants ont convenu que chaque maillon de la chaîne alimentaire doit redoubler d’ardeur pour assurer la bonne continuité des opérations, et ce, sans recours à l’euthanasie d’animaux. Au-delà des considérations commerciales, nourrir nos concitoyens est une responsabilité qui appartient à nous tous.

Des solutions existent, il suffit de mettre en commun les idées. L’Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles (EQCMA) et l’Équipe québécoise de santé porcine (EQSP) coordonnent depuis plusieurs années et de façon concluante des activités de prévention, de contrôle et d’éradication de certaines maladies, de concert avec les membres de l’industrie et les instances gouvernementales en santé animale. Les succès de cette collaboration soutenue, surtout en ce qui concerne la gestion de crise, pourraient facilement inspirer chaque filière concernée par les problèmes de main-d’œuvre actuels et la nécessité de plans de contingence pour y faire face à court, moyen et long terme.

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