La Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) et l’Union des producteurs agricoles (UPA) dénoncent fortement les propos du ministre de l’Agriculture Pierre Paradis, qui reprend les informations erronées du rapport Gagné sur l’avenir de l’industrie du sirop d’érable selon lequel le Québec a fourni pendant longtemps plus de 80 % de la production mondiale.
Depuis le dévoilement du rapport, le ministre reprend une statistique du rapport Gagné à l’effet que « nous avons perdu 10 % de parts de marché mondial dans les 10 dernières années et, si rien ne change, c'est un autre 10 % qui sera perdu d'ici 2025 ». Une telle affirmation s’appuie toutefois sur une mauvaise analyse et traduit une présentation biaisée de la réalité. De 1985 à 2015, le Québec a en effet produit 72 % de la production mondiale, avec des pointes parfois à la hausse, parfois à la baisse. Pendant cette période, le seuil de 80 % n’a été franchi qu’à 2 reprises, en 2000 et en 2003.
« Il est clair que les nouvelles entailles demandées il y a 10 mois à la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec permettraient de maintenir nos parts de marchés », a déclaré le président de la FPAQ, Serge Beaulieu. Pour ce dernier, il est déplorable que le ministre de l'Agriculture sème la confusion et l'insécurité dans la filière en annonçant des chiffres biaisés et tendancieux. « Le ministre tente visiblement de faire passer des réformes en s’appuyant sur des statistiques alarmistes et non fondées », a complété le président général de l’UPA, Marcel Groleau.
Soulignons qu'année après année, les ventes de l’Agence augmentent de façon impressionnante : les quantités de sirop vendues ont fracassé un nouveau record en 2015 et ont affiché une croissance de près de 11 % par année au cours des 5 dernières années.
Il est par ailleurs utile de rappeler que la très grande majorité des producteurs acéricoles ont voté démocratiquement pour les outils collectifs en place actuellement et que leur appui est plus solide que jamais, comme en témoigne la présence mardi dernier de quelque 1200 producteurs devant l’Assemblée nationale du Québec malgré une météo chancelante.
Les appuis au rapport Gagné entendus jusqu’à maintenant émanent d’une poignée de resquilleurs très vocaux qui, depuis plusieurs années, profitent des marchés développés par l’ensemble des producteurs acéricoles sans contribuer au financement de la réserve stratégique mondiale, de la publicité-promotion et de la recherche & développement. Un certain nombre d'entre eux ne paient pas non plus leurs impôts sur les revenus issus de ce marché au noir. Comme l’indiquait le juge Gaétan Dumas en avril 2015 dans Côté c. La Fédération des producteurs acéricoles du Québec, « Les requérants ont le don de se poser en victimes d'un système supporté par 7 000 producteurs de sirop d'érable et dont ils profitent grandement. Comme le mentionnait notre collègue Clément Samson dans un jugement rendu le 19 mars 2015 concernant un autre producteur de sirop d'érable: (...) Fin de la récréation ».
Il est aussi utile de rappeler que M. Gagné, ancien sous-ministre aux Transports lourdement critiqué lors de son passage à la Commission Charbonneau, a obtenu un contrat de 99 000 $ pour son travail. Curieusement, tout juste en deçà de la limite permise pour que le ministre n'ait pas à aller en appel d’offres.
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Source :
Patrice Juneau
Conseiller principal, Affaires publiques et relations médias, L’Union des producteurs agricoles
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