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Bien-être animal : une partie intégrante de l’agriculture québécoise

Publié le 28 janvier 2015 - Écrit par l'UPA

Catégorie :

  • Citoyen/Citoyenne
  • Producteur/Productrice
  • Textes d’opinion

Un quotidien montréalais nous a appris récemment que le ministre Pierre Paradis déposerait prochainement son projet de loi sur le bien-être animal, comme il s’y était engagé l’an dernier.

Selon ce quotidien, ce projet apporterait des changements au Code civil pour que les animaux de compagnie et les animaux de ferme ne soient plus considérés comme de simples biens meubles, mais plutôt comme des êtres vivants doués de sensibilité et capables de ressentir la douleur. Les juges devront donc tenir compte des souffrances infligées aux animaux. Des peines plus sévères dans les cas de maltraitance et l’obligation, pour les vétérinaires, de rapporter aux autorités les cas suspects pourraient aussi être incluses.

Ce projet de loi démontre un intérêt accru, au Québec comme ailleurs, pour le bien-être animal. De façon générale, les citoyens veulent avoir l’assurance que des pratiques sans cruauté sont mises en œuvre dans l’élevage, le transport et l’abattage des animaux, et que ces derniers ont accès à des aliments sécuritaires, produits dans des conditions responsables. Cette volonté est tout à fait légitime.

Maltraiter un animal, peu importe les circonstances, constitue un geste inacceptable et doit être fortement réprimandé. Les éleveurs ont en effet à cœur le bien-être de leurs animaux, d’où l’existence de codes de bonnes pratiques dans les différents secteurs de production (bovins, porcs, volailles, etc.).

De façon plus large, pour des raisons d’acceptabilité sociale et même de productivité, il est dans l’intérêt de tous les membres de l’industrie agroalimentaire, autant que du grand public, de faire en sorte que les animaux soient élevés de la façon la plus soigneuse et la plus consciencieuse possible.

J’ai toutefois beaucoup de difficulté avec les groupes de pression qui salissent la réputation des producteurs en faisant croire à la population que les cas de maltraitance sont nombreux et représentent la norme dans les secteurs de l’élevage. Cette stratégie de communication est une pratique répréhensible qui mérite aussi d’être fortement dénoncée. Rappelons que les images-chocs et les grosses manchettes sont utiles pour mousser le financement populaire de certaines organisations militantes. Il faut également savoir que pour plusieurs militants végétaliens, qui excluent de leur alimentation tous les produits et sous-produits d’origine animale, aucun changement réglementaire ou législatif ne sera satisfaisant puisqu’ils demeurent contre le principe de l’élevage des animaux aux fins d’alimentation.

Dans plusieurs secteurs d’élevage, des changements sont en cours et des dates butoirs ont été annoncées à partir desquelles certaines pratiques seront bannies. C’est le cas pour les maternités dans le secteur porcin, la dimension des cages pour les poules et pour l’élevage des veaux, pour ne nommer que ceux-là. Bien au-delà des actes de cruauté sur lesquels veut intervenir le ministre, les éleveurs sont particulièrement soucieux du confort de leurs animaux. Des investissements importants sont requis pour mettre à jour nos installations et les éleveurs devraient être soutenus en ce sens. Pour les plus petites fermes, il s’agit d’investissements majeurs qu’il sera difficile de rentabiliser et cela soulève d’autres enjeux.

Au moment d’écrire ces lignes, l’Union n’avait pas été consultée sur le projet de loi. Le Québec compte déjà un certain nombre de règlements, sur l’environnement par exemple, que nos compétiteurs des autres provinces et pays n’ont pas. Je demande donc au ministre de s’assurer que dans ce dossier, les nouvelles normes, s’il en est, s’appliquent aussi pour tous les produits importés. Ce serait le gros bon sens! À quand des tarifs sur les importations à partir des principes d’acceptabilité sociale?


Éditorial La Terre de chez nous

Semaine du 28 janvier au 3 février 2015

Marcel Groleau, président général