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Producteurs de savoir-faire et de passion

Published on 25 November 2022 - By Martin Caron, président général

Category :

  • Textes d’opinion

Environ 550 participants, délégués, observateurs et décideurs des secteurs agricole et forestier du Québec sont réunis à Québec, les 29 et 30 novembre, à l’occasion du 98e congrès général annuel de l’Union. Il s’agit chaque année d’un moment fort lors duquel les productrices et les producteurs de chaque région et de chaque secteur de production débattent ensemble d’enjeux parfois régionaux, parfois sectoriels, parfois partagés par des milliers d’agricultrices et d’agriculteurs sur le territoire. Ces discussions, et surtout les consensus et propositions structurantes qui en découlent, sont toujours d’une importance primordiale, non seulement pour les productrices et les producteurs, mais aussi pour l’avenir alimentaire des Québécoises et des Québécois.

Le congrès général de cette année, dont le thème est « producteurs de savoir-faire et de passion », ne fait pas exception. Trois résolutions extraordinaires sont soumises aux délégués sur des sujets qui influent très fortement sur les activités agricoles et forestières de la province et, par incidence, tous les maillons de la chaîne alimentaire, jusqu’aux consommateurs d’ici et d’ailleurs.

La première résolution concerne la hausse du coût des intrants et des taux d’intérêt. Nos entreprises, à qui l’on demande de nourrir durablement les consommateurs d’ici et d’ailleurs, ont dû composer avec une hausse de leurs coûts de production (plus particulièrement le carburant et l’alimentation des animaux) qui va bien au-delà de l’inflation, six hausses consécutives des taux d’intérêt (et bientôt une septième) ainsi qu’une dette agricole qui progresse beaucoup plus rapidement que les revenus. Ces aspects mettent à rude épreuve nos entreprises, à un point tel que plusieurs productrices et producteurs se questionnent sur leur avenir et celui de leur relève.

La deuxième résolution concerne la protection du territoire et des activités agricoles et forestières. Même si le territoire agricole est une ressource limitée et non renouvelable, un trop grand nombre d’intervenants la considère encore comme une zone en attente de développement. Comme si des considérations non alimentaires de toute nature avaient préséance sur la sécurité alimentaire des Québécoises et des Québécois. Les décisions et les gestes posés doivent être plus responsables à l’endroit de notre garde-manger, incluant les érables en terres publiques.

La troisième résolution concerne l’agriculture et l’urgence climatique. Comme l’a démontré la toute récente 27e conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 27), cette réalité a de plus en plus de conséquences sur les agricultrices, les agriculteurs et les systèmes alimentaires mondiaux. Ici comme ailleurs, ces changements compromettent directement la capacité de produire, alors que la population mondiale atteindra 9,7 milliards dès 2050. L’impact des événements climatiques extrêmes, qu’il s’agisse de la chaleur ou des déficits hydriques, se fait sentir jusque chez nous, à un point tel que les gouvernements ne peuvent plus faire la sourde oreille. Il faut bouger maintenant.

Ces trois résolutions sont au cœur des activités du congrès général. Mais les participants peuvent aussi assister à des allocutions, à des présentations et à des panels d’intervenants de renom, dont les ministres Marie-Claude Bibeau et André Lamontagne. La grande fête agricole et forestière, au cours de laquelle quelque 700 convives célèbrent l’action collective avec la remise de quatre grands prix d’excellence et d’un prix Coup de cœur, est aussi de retour cette année. À deux ans du centième anniversaire de l’organisation, cette édition du congrès général s’annonce donc des plus intéressantes et édifiantes. Comme le rappelle le thème de l’événement, le savoir-faire et la passion des producteurs, au regard notamment de leur grande diversité, de l’innovation des pratiques, de la valorisation des aliments de chez nous et de leur fière contribution à la collectivité, sont de grandes richesses pour la société québécoise.