Récemment, la première ministre de l’Ontario donnait à son ministre de l’Agriculture le mandat de doubler la croissance du secteur agroalimentaire afin de créer 120 000 emplois d’ici 2020. Elle déclarait alors que le secteur agricole est rempli de promesses en termes de nouveaux investissements et de nouveaux emplois et qu’elle lui attribuerait les ressources nécessaires pour y parvenir. À la lecture de cette déclaration, je me surprends soudainement à rêver des impacts qu’une telle politique pourrait avoir sur l’agriculture de notre province. Mais je dois me rendre à l’évidence et continuer d’espérer qu’un jour, au-delà du discours de l’austérité budgétaire, le gouvernement québécois tiendra des propos aussi encourageants pour nos agriculteurs.
Malgré tout, l’État québécois nous a quand même fourni un outil intéressant afin de développer à bon escient la zone agricole: le PDZA. Un PDZA bien fait a le potentiel de faire contrepoids au développement économique urbain. Au cours de la dernière année, aucune autre région n’a travaillé sur autant de plans de développement de la zone agricole que notre Fédération. Au total, huit PDZA étaient en chantier sur notre territoire. Les producteurs agricoles et les intervenants des communautés rurales ont contribué au processus. Nous avons travaillé ensemble, parce que nous y croyons. Dans chaque cas, nous nous sommes entendus sur des priorités d’action.
L’élaboration d’un PDZA, c’est la partie facile du contrat. En contrepartie, en assurer la mise en œuvre, c’est une toute autre chose. Nous devons nous assurer que les politiciens remplissent leurs promesses. Ce qui apparait évident pour les producteurs agricoles et pour la première ministre de l’Ontario ne semble pas avoir écho auprès de nos élus provinciaux. Pour ce qui est de « LA » politique agricole du Québec, nous sommes toujours dans l’attente des suites qui seront données à la Politique de souveraineté alimentaire. Nous ne pouvons rester dans l’attente les bras croisés. En attendant des orientations claires, nous devons redoubler d’effort auprès des instances municipales et régionales.
Dans ce contexte les syndicats auront un rôle de chien de garde à jouer pour la marchandise soit livrée. Au cours des prochaines semaines les municipalités doivent adopter leur budget annuel. Là où la première étape des PDZA est terminée, le moment est très opportun de revendiquer auprès des municipalités et des MRC les moyens financiers pour mettre en œuvre certaines actions qui ont été jugées prioritaires. Pour les autres, ceux qui n’ont ni commencé, ni terminé la première étape de l’exercice, le défi des syndicats sera de s’assurer que des budgets sont disponibles pour des mesures qui répondent aux besoins immédiats des activités agricoles.
Richard Maheu