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L’implantation d’une bande riveraine, qu’elle soit herbacée, arbustive ou arborescente, nécessite un minimum d’entretien. Voici l’ABC des techniques d’entretien recommandées pour garder votre bande riveraine en santé.

Le saviez-vous?

C’est votre responsabilité de faire respecter la réglementation concernant votre bande riveraine, même si les travaux au champ sont réalisés par vos employés ou un sous-traitant.

Fauchage

Vous devez faucher les plantes herbacées à une hauteur d’au moins 15 centimètres, de préférence une fois au début de l’été (après le 15 juillet) et une fois à l’automne. Selon la présence d’espèces à protéger, la hauteur de la coupe peut même aller jusqu’à 30 centimètres.

Le fauchage et la récolte des fourrages permettent de contrôler la prolifération des mauvaises herbes et de maintenir la capacité filtrante de votre bande riveraine. Dans le cas d’une bande riveraine arbustive et arborescente, le fauchage doit se faire pendant les cinq premières années d’implantation.

Le saviez-vous?

En fauchant après le 15 juillet, vous contribuez à réduire le taux de mortalité des espèces d’oiseaux nichant au sol (Alouette, Goglu des prés, Sarcelle à ailes bleues, etc.). Un simple petit geste qui peut donner un grand coup de pouce à la faune ailée!

Pour en savoir plus sur les aménagements et les pratiques favorisant la protection des oiseaux champêtres, consultez le guide de recommandations  (8 Mo) .

Si votre mélange herbacé est destiné aux pollinisateurs, il est conseillé de faucher après la saison de butinage, soit à la fin août.

Gestion des mauvaises herbes

Dans le cas des bandes riveraines arbustives ou arborescentes, les mauvaises herbes peuvent retarder ou empêcher la croissance des plantes recherchées. Pour vous éviter des maux de tête, il est recommandé de procéder au retrait des mauvaises herbes. Lors de la plantation, l’installation d’un paillis est fortement encouragée. N’oubliez pas qu’il est interdit d’utiliser des pesticides et des herbicides dans la bande riveraine.

Gestion des espèces exotiques envahissantes

Les plantes exotiques envahissantes menacent de plus en plus le bord des cours d’eau. Lors des opérations de nettoyage de cours d’eau entrepris par les municipalités régionales de comté (MRC), prenez les précautions nécessaires pour disposer de la terre contaminée de rhizomes (tiges souterraines de plantes vivaces). Leur contrôle en bande riveraine peut être compliqué par la restriction d’utilisation d’herbicide.

Pour vous aider à identifier les plantes exotiques envahissantes, référez-vous à l’outil Sentinelle Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre (site web et application mobile).

Élagage

Si vous avez aménagé une bande riveraine arborescente, vous pouvez élaguer vos arbres environ tous les deux ans, à partir de la troisième année. La taille des arbres est généralement recommandée pour orienter leur forme et éviter les branches indésirables à l’intérieur du champ cultivé. La taille des arbustes n’est généralement pas nécessaire, à moins de vouloir contrôler leur grosseur.

Le moment propice pour la taille est variable d’une espèce à l’autre.

Pour en savoir plus sur la fiche technique  (1 Mo)  sur la taille et l’élagage des plants feuillus.

Attention! Les arbres destinés à la production fruitière nécessitent une taille particulière. N’hésitez pas à consulter un spécialiste.

Fertilisation

Il est interdit d’utiliser des matières fertilisantes (engrais minéraux et fumiers), des pesticides ou des herbicides à l’intérieur de la bande riveraine. Vous pouvez cependant chauler à intervalles réguliers pour maintenir la présence des plantes recherchées et favoriser leur croissance.

Accès du bétail

Lorsque le bétail s’abreuve à même les cours d’eau, il contamine l’eau par ses excréments et détériore les berges par le piétinement. La règlementation exige donc le contrôle de l’accès des animaux au cours d’eau, notamment par l’installation de clôtures. Pour désaltérer les animaux, des sites d’abreuvement à l’extérieur de la bande riveraine doivent être aménagés.

Construction de ponts, ponceaux et de passages à gué

La construction de ponts, de ponceaux ou de traverses à gué permet aux équipements agricoles et aux troupeaux de franchir les cours d’eau. Elle est permise sous certaines conditions. Informez-vous auprès de votre MRC et assurez-vous d’avoir tous les permis nécessaires pour la réalisation de ce type de travaux.

Protection des sorties de drains

Il est important de bien aménager les sorties de drains afin de prolonger la durée de vie du drain, de limiter l’érosion que pourrait provoquer la chute de l’eau à la sortie du drain et de limiter les dommages causés au réseau de drainage par les rongeurs. Il faut éviter de planter des arbres et des arbustes à proximité des sorties de drains afin d’en prévenir l’obstruction. Prévoir entre 5 et 7 mètres selon l’espèce, ou moins si le drain n’est pas perforé. Il est aussi préférable de choisir des espèces dont le système racinaire ne cherchera pas à atteindre le drain. Les saules et les peupliers sont donc à éviter près des sorties de drains.

Une sortie de drain bien aménagée améliorera l’efficacité du réseau de drainage, ce qui accélérera l’infiltration de l’eau dans le sol, diminuant ainsi l’érosion et le ruissellement de surface. Lors des travaux d’aménagement, les sorties de drains devenues non fonctionnelles pourront être remplacées. 

Avant

Après

 

Le truc du producteur

Lorsque vous procédez à la stabilisation des sorties de drains, assurez-vous que la grille de protection est toujours bien en place pour empêcher l’introduction des rats musqués.

Contrôle du rat musqué

Les rats musqués, lorsqu’ils sont en trop grand nombre dans les bandes riveraines, peuvent abîmer les systèmes de drainage et détériorer l’état des berges, en plus d’affecter le rendement de vos cultures. Pour contrôler les populations de rats musqués dans vos bandes riveraines, la plantation d’arbres et d’arbustes est recommandée. Les rats musqués sont trois fois moins abondants en milieux ligneux (arbres et arbustes) qu’en milieu herbacé. Les racines des arbres et des arbustes forment des obstacles importants pour le creusage des terriers en plus de contribuer à la diminution de l’érosion. Les arbres et arbustes sont également un refuge pour leur principal prédateur, le vison.

Pour contrôler la population de rats musqués, le trappage est aussi très efficace comme solution à court terme puisque c’est un animal facile à capturer et que sa fourrure offre une valeur commerciale. Des ententes entre producteurs et trappeurs  (156 Ko)  (contrat type) ont déjà été développées avec succès en Montérégie. N’hésitez pas à vous en inspirer.

Le vison, prédateur de rats masqués, se réfugie dans les arbres et arbustes des bandes riveraines.

Pour en savoir plus :